Jean-Léon, surveillant de marchés Bâtiments
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Jean-Léon, c’est l’histoire d’un mec qui décide des réparations à apporter aux bâtiments, comme les toitures, les châssis, les clôtures, ou les ascenseurs. Il est à la fois posé, appliqué, méticuleux et capable de manier l’humour avec une ironique tranquillité. Il a l’œil sur toutes sortes de petites choses anodines pourtant essentielles aux infrastructures de la SWDE, celles qui permettent de prévenir les dangers et assurer le bien-être des personnes et des installations.
Ce photoreportage ne reflète bien sûr pas l'ensemble des missions dévolues aux surveillants de marchés qui ont la maintenance des bâtiments dans leurs attributions. Ce n'est pas le but de cette série mensuelle Une journée avec... Nous avons accompagné Jean-Léon pendant toute une journée de travail, prise au hasard. Voici comment elle s'est déroulée...
8h11
Bureau de Loyers. Jean-Léon consulte sa messagerie professionnelle. Des emails y atterrissent tous les jours. La plupart d'entre eux l'invitent à prendre connaissance d'un problème qui impacte l'un de nos bâtiments situés dans ce large périmètre couvert par les provinces de Namur et du Brabant wallon, ainsi que la Hesbaye8h11. Jean-Léon, grand serein aux petites lunettes, adore son métier qu’il qualifie de très varié. Il doit avoir l’œil affûté et des qualités de touche-à-tout pour assurer ses missions.
8h25
Jean-Léon enfile ses chaussures de sécurité avant de filer vers les différents lieux qui nécessitent sa venue. Jean-Léon a de la classe et un prénom composé rare qui lui va si bien. Le tout agrémenté d’une élégance naturelle qui émane de cet épicurien aimant faire bonne chère tout en surveillant sa ligne. Si Jean-Léon doit se mettre à quatre pattes ou se faufiler entre des murs pour étudier un chantier à venir, c’est toujours avec l’aisance du chat de gouttière, lui aussi artiste des conduites.
8h45
Spontin. Jean-Léon retrouve Geoffrey, un nouveau collègue avec qui il va dorénavant travailler. C’est son premier jour à la SWDE. Jean-Léon se réjouit de son arrivée à ses côtés car, régulièrement sous pression par des demandeurs d’intervention lassés d’attendre, Jean-Léon saturait. Geoffrey va diviser le travail par deux et donc accélérer les procédures dès qu’il sera autonome sur le terrain.
8h48
Pour atteindre la station de captage, Jean-Léon et Geoffrey sont obligés d’emprunter un chemin serpentant le long du Bocq. Avant de fusionner avec la Meuse à Yvoir, ce petit cours d’eau paresse dans des pâtures étendues souvent à l’abri des regards. Jean-Léon et Geoffrey ne profitent pas du paysage bucolique mais discutent des difficultés d’accès pour les matériaux du sous-traitant qui est déjà en route.
9h01
Captage de Spontin. Jean-Léon et le couvreur constatent qu’effectivement la toiture de la station décatie fuit. La réparation sera effectuée le jour même. Le bâtiment est en phase de cession, pas d’investissements lourds au programme. La réparation sera provisoire.
9h46
Château d’eau de Waret-la-Chaussée. L’origine étymologique du lieu trouve ses racines dans les mots wareis, warech, water signifiant eau. Curieux pléonasme géographique. Elia, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité à haute tension en Belgique est venu élaguer les branches des arbres qui passaient au-dessus de ses câbles. Jean-Léon et Geoffrey ont vérifié la bonne remise en état du terrain après les travaux. Tout est en ordre, ici, eau et électricité font bon ménage.
10h40
Station de pompage de Jambes. Encore un problème de toiture constaté par les deux collègues. Jean-Léon en profite pour expliquer à Geoffrey sa philosophie de travail. Il aime le travail bien fait, en respectant les règles de l’art et de la sécurité. Il faut avoir un esprit d’analyse et la capacité à prendre du recul. Avant d’entreprendre des travaux, tout doit être bien pensé. Il explique qu’il faut être humble dans ce métier et ne jamais hésiter à prendre conseil auprès des collègues.
11h00
William, chef Maintenance EEM pour les zones de Namur et Dinant, profite du passage de Jean-Léon et Geoffrey à la station de Jambes pour leur exposer d’autres problèmes à tenir à l’œil. Jean-Léon écoute attentivement. Il a le chic pour ne pas décevoir les attentes et étonner par sa capacité à saisir les problèmes à toutes jambes.
11h08
Réunion finale avec William. Jean-Léon comprend que le problème exposé nécessite la réfection d’une tête de puits et la mise en sécurité du personnel. Cela va nécessiter un investissement plus lourd que prévu. Dans le métier de Jean-Léon, rien n’est jamais déterminé par avance. Les surprises font partie de sa vie professionnelle. Elles ne l’effraient plus. Il sait comment les dompter, leur faire perdre leur arrogance pour les ranger au département des affaires classées.
11h22
Station de pompage de Jambes. À la suite de la réunion, Jean-Léon prend des photos pour alimenter son dossier de réparations à effectuer. Son métré, soit la description générale et détaillée de l'ouvrage, exposant méthodiquement la nature, la valeur et de l'étendue des divers travaux à exécuter, sera transmis aux entrepreneurs sous-traitants. L’évaluation des coûts n’en sera que plus juste.
11h45
Salle de réunion à Jambes. Jean-Léon explique à Geoffrey les procédures de marché, les critères d’attribution, la liste des prestataires habilités à travailler pour la SWDE, les trois devis minimums de soumissionnaires à obtenir avant l’attribution d’un contrat etc.
12h56
Réservoir de Gesves. Inspection des clôtures et de la corniche du bâtiment récemment réparées.
13h37
Station de captage de Spontin. Jean-Léon et Geoffrey sont de retour pour vérifier le travail réalisé par le couvreur. Jean-Léon est content. La réparation respecte sa demande : c’est bien fait, momentané, propre et efficace. 15h32
15h32
Loyers. Le bureau de Jean-Léon jouxte l'espace cafétéria au 3ème étage. Le jovial surveillant de marchés hausse le ton avec un entrepreneur qui n’a pas exactement respecté une commande d’empierrement. Franc du collier, soucieux de la belle ouvrage et lucide sur les réalités du terrain, Jean-Léon l’a pétrifié. L’entrepreneur recommencera…
15h41
L’ancien lance le nouveau dans l’univers impitoyable des programmes informatiques où il devra encoder les informations récoltées sur le terrain. Jean-Léon, force tranquille, veille au grain. Avec l’arrivée de Geoffrey, la boucle n’est pas bouclée, elle s’accélère et Jean-Léon, qui a le compas dans l’œil, aime quand tout tourne bien rond.
Et une petite anecdote pour conclure...
Jean-Léon était en congé. C’était une belle journée. Son vélo ripoliné attendait de revoir Bastogne et peut-être deux fois Liège. Le maillot moulant n’ayant pas de poche, son portable était rangé dans une pochette, avec la chambre à air de réserve et les démonte pneus. Mais il sonnait et Jean-Léon ne l’entendait pas, trop occupé à astiquer les rivets de selle. Le soleil s’annonçait, il ne fallait pas lui laisser l’avantage mais lui sucer la roue. Jean-Léon avait la chaussette légère, il allait tout mettre à droite. Le bonheur s’annonçait en danseuse…
Mais finalement, il l’entendit. Une dizaine d’appels en absence recensés. Alerte générale au bureau de Loyers. Panne du contrôle d’accès. Tout le personnel et les directeurs, qui y tenaient réunion ce jour-là, à l’extérieur, en attente. Personne pour débloquer la situation.
Jean-Léon dut sortir sa tête du guidon. Alors qu’il n’avait pas encore mouillé le maillot, il revint sur ses pas, se changea et rejoignit le bureau, en voiture-balai. Malgré la complexité des systèmes, il réussit à débloquer les portes manuellement. Mais il dut rester plusieurs heures au bureau pour réinstaller les systèmes. Le jour de congé se transforma en jour ouvré. La ligne d’arrivée en ligne de compte…