Mais pourquoi diable Verviers ?
L’inauguration officielle de notre siège social à la rue de la Concorde a eu lieu le 28 mai 1991. Il y a 30 ans. Mais aujourd’hui encore, l’installation des services centraux de la SWDE dans une ville aussi décentralisée que Verviers en étonne plus d’un. L’explication trouve son origine dans les années 80. Elle résulte d’un saupoudrage à la fois politique et géographique.
En 1986, la politique de l’eau est confiée aux régions. La Société nationale des eaux (SNDE) a vécu. Elle est désormais scindée en deux parties. Au Nord du pays : la VMW. Au Sud : la Société wallonne des distributions d’eau. Notez qu’à l’époque la SWDE ne se décline pas encore en Société wallonne des eaux ! Mais pendant 5 ans, son siège administratif va demeurer à Bruxelles, dans les locaux historiques de l’ex-SNDE.
Un peu d'histoire: de la SNDE à la SWDEIn extremis
Pourtant, Verviers pointe déjà le bout de son nez puisque l’Assemblée générale constitutive de la SWDE se tient à la salle de la Médiathèque de la ville. Et la SWDE conservera une adresse postale à l’Hôtel de Ville en attendant de se fixer définitivement des ses bâtiments de la rue de la Concorde.
Mais pourquoi diable Verviers ? Il faut en fait revenir trois ans en arrière. En 1983, l’Exécutif régional wallon, présidé par Jean-Maurice Dehousse, découpe le gâteau des compétences. Namur devient ainsi la capitale politique et administrative. Mons hérite de la culture, Liège, de l’économie. Charleroi obtient le social et le logement. Au moment d’entériner la décision, Verviers joue les invités surprises en obtenant le titre de « capitale wallonne de l’eau ». Le siège de la SWDE sera fixé à Verviers.
Il y a eu un petit événement quand Verviers a réclamé et obtenu l’eau. Ce n’était pas prévu. Le député -bourgmestre Yvan Ylieff qui était de la région est arrivé avec cette idée.
Pas une bonne raison, mais plusieurs
Et pourquoi l’eau au fait ? On peut évoquer des raisons historiques. Parce qu’au 18ème siècle, la Vesdre qui coule à Verviers a favorisé à l’essor de l’industrie lainière. Pauvre en minéraux, l’eau de la rivière était en effet idéale pour laver la laine. On peut aussi faire référence à la richesse du sous-sol. Verviers est le chef-lieu d’un arrondissement considéré comme « l’éponge de la Wallonie », grâce aux réserves aquifères dont regorgent les Fagnes.
Mais au moment où l’Exécutif Dehousse répartit les institutions entre les villes phares de la Wallonie, Verviers abrite les bureaux du service des barrages du SPW. Et les importantes infrastructures des barrages d’Eupen et de La Gileppe sont toutes proches...
L’explication la plus plausible à l’accession de Verviers au rang de capitale wallonne de l’eau se trouve sans doute là… Même si beaucoup en attribuent la paternité à un natif de Verviers : Melchior Wathelet père, Ministre-Président de l’Exécutif régional wallon en 1986, année de naissance de la SWDE. Alors l’équation a été facile : SWDE à Verviers = Melchior Wathelet. Mais est-ce la bonne ?
