Charleroi - Couillet - Tubize. Que sont devenus ces anciens sites ?
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Après une première incursion dans la région Mons-Tournai, notre enquête sur les sites que nous avons pu occuper par le passé se poursuit. Tout en restant en province du Hainaut, nous glissons légèrement vers l'est. Escale dans la première métropole wallonne avec un léger débordement vers le Brabant wallon. A Tubize.
Nombreux sont ceux qui réduisent la SWDE à Charleroi au seul bâtiment de l'Esplanade René Magritte à Couillet. C'est effectivement le cas aujourd'hui puisqu'il rassemble, depuis 15 ans, le plus gros des 18 secteurs de maintenance, les équipes carolos d'exploitation, de nombreux services administratifs, mais aussi de grandes salles de réunion et de formation. Mais, avant ce regroupement massif sur Couillet en 2008, les plus anciens ont connu plusieurs adresses qui témoignent de la présence de la SWDE à Charleroi. En voici déjà deux (suite dans le prochain O'MAG).
Charleroi - rue Pige au Croly
Noblesse oblige, nous débutons notre périple par l’ancienne Direction Régionale (DR) de Charleroi. Cet ancien vaisseau amiral de nos activités dans la zone abritait une cinquantaine de collègues avant d’être réhabilité en lieu de culte islamique au début des années 2010. Implanté dans un des quartiers agités, à l’orée du périphérique qui ceinture la ville, ce bâtiment souffrait d’une double réputation, savant mélange de crainte et de bon vivre.
De 1997 à 2002, Muriel a travaillé non-stop à la rue Pige au Croly en tant qu’ingénieure qualité de l’eau. À l’époque, le site abritait les services administratifs, clientèle, RH, techniques… à l’exception des équipes de maintenance qui étaient cantonnées dans les CAT (Centre d’Approvisionnement et de Transport) de Couillet, Beaumont, Piéton ou encore Tubize. Ensuite, dans le cadre de ses différentes fonctions, elle a encore souvent fréquenté le lieu jusqu'à sa fermeture en 2008.
Les souvenirs de Murielévoquent une période carolo pour le moins agitée. Comme le bâtiment était implanté dans un quartier plutôt mal famé, les collègues de Pige au Croly avaient plutôt tendance à se serrer les coudes plus fort que d'ordinaire. « Quand j’étais de piquet dirigeant, je devais me rendre sur le site à la moindre alerte après en avoir avisé la police. Et les alertes ne manquaient pas (rire). Personnellement, je ne sortais jamais de ma voiture avant l’arrivée des policiers. Il faut dire qu’en face de notre bâtiment, les maisons laissées à l’abandon étaient régulièrement squattées ».
À droite du bâtiment de la DR, se trouvait l'ancien bureau de poste du quartier. Comme de bien entendu, il était régulièrement dévalisé par de petits malfrats en mal de butin facile. « Quand nous avons racheté ce bâtiment pour agrandir notre site, nos bureaux ont également été « braqués » un beau matin. Les voyous s’étaient mal renseignés et pensaient que c’était encore un bureau de poste ! »
Couillet - rue des Hauchies
A quelques petites rues du site actuel de Couillet se trouvent les infrastructures de l'ancien CAT. Le bâtiment existe toujours. Il a été transformé en skatepark dont la réputation a visiblement dépassé nos frontières. Son grand atout ? Il propose une infrastructure entièrement couverte qui permet la pratique du skate-board ou du roller durant l’hiver. Sur le parking adjacent, une belle terrasse conviviale, une petite piste pour le vélo BMX et un potager partagé complètent le site.
Clin d'œil amusant et bel hommage : les responsables du West Station Skatepark se sont inspirés du lettrage de la SWDE sur la façade du bâtiment pour créer leur nom en inversant les lettres (voir images Google Maps ci-dessous).
Olivieret son papa avant lui ont, pendant de longues années, fréquenté ce lieu de travail. Il nous a rassemblé quelques souvenirs. « Aujourd’hui, les pistes de skate sont installées là où nous stockions notre matériel et garions nos véhicules. La belle hauteur sous plafond dont nous avions besoin pour l'entreposage des pièces profite maintenant aux skateurs. Aux étages, il y avait les bureaux, le réfectoire et le vestiaire. J’y suis resté de 1994 à 2008, et je dois dire que l’ambiance était formidable entre nous.
Même si nous commencions à 8h00, on se retrouvait tous là à partir de 7h20 pour boire une jatte de café et discuter de ce que nous avions fait la veille au soir. Nous étions une dizaine et nous nous considérions comme une véritable famille. Il n’était pas rare de nous retrouver en soirée ou le week-end pour boire un verre. À la fin de la journée, on se douchait tous ensemble dans une installation collective… comme dans un club de foot ».
Le parking actuel était occupé par des conteneurs de gravier et de sable. Comme les équipes du CAT s’occupaient de tous les travaux de terrain, elles avaient besoin de disposer de tous ces matériaux.
Le gros avantage à l’époque, c’est que nous avions un mécanicien sur le site qui pouvait intervenir lorsqu’il fallait changer une ampoule ou remplacer un pneu. Aujourd’hui, nous devons prendre rendez-vous chez le concessionnaire
Le seul petit bémol était que le magasin était situé en surplomb du quai de chargement : « Quand nous devions ranger les marteaux piqueurs embarqués dans les camionnettes, il fallait d’abord gravir la rampe à pied. Autrement, c’était nickel ! »
Tubize - chaussée de Mons
Le long de la Chaussée de Mons à Tubize, les magasins se succèdent en bordure de route : pompes funèbres, boutique pour pêcheur, concessionnaire automobile … difficile d’imaginer que notre ancien CAT se situait à l’emplacement actuel d’une grande surface dédiée à l’électroménager. Il faut dire que le bâtiment a fière allure et laisse présager que ce site n’était pas piqué des vers.
Pour en savoir plus, nous avons interpellé Guy, un pensionné qui a longtemps trainé sa musette dans le secteur : « C’est vrai, notre installation en bordure de chaussée avait été remarquablement conçue. Pourtant ce n'est pas dans ce lieu que j'ai débuté ma carrière à Tubize. C'était en 1978. J'ai été engagé comme terrassier. Et nous n'étions que deux dans un petit local sur l'avenue Gabrielle Petit, dans une maison qui appartenait à un agent de la SWDE. Nous avions bricolé un mini réfectoire avec un poêle à pétrole et nous pouvions stocker nos plans. Nous avions également un garage à disposition, deux maisons plus loin ».
Début des années 90, l’équipe s’étoffe et s’installe chaussée de Mons. « À l’époque, nous nous chargions de tous les travaux : terrassement, pose de conduites, remblais, entretien des ouvrages, maintenance, recherche de fuites, etc. Il n’y a que le pavage que nous ne faisions pas. Quand je suis passé contrôleur, j’ai entrepris d’agencer les stocks à ma main et je dois dire que c’était efficace. Nous étions un peu à l’étroit, mais nous avions tout le confort nécessaire ».
Avant que l'équipe du CAT s'installe chaussée de Mons, nous n'étions que deux à Tubize. Nous étions logés dans une maison qui appartenait à un agent de la SWDE. Nous y avions bricolé un mini réfectoire avec un poêle à pétrole
En son temps, Guy avait la réputation d’être un sacré farceur et ses collègues se régalaient de ses facéties. « Je me souviens d’un fournisseur qui venait régulièrement nous livrer des matériaux. Pour les déposer dans notre hall de stockage, il devait surélever sa benne au maximum. Et chaque fois qu’il entreprenait sa manœuvre, je déclenchais une alarme avant de me précipiter vers lui pour l’avertir qu’il avait touché la structure du toit. Ce qui n’était pas vrai (rire). À la fin, il était tellement dégoûté qu’il ne voulait plus venir et confiait cette mission à un de ses ouvriers ».
Partagez-nous aussi vos souvenirs...
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La semaine prochaine, nous évoquerons le château de Bauche (qui n'était pas un lieu de travail à proprement parler). Si vous avez des anecdotes ou des photographies des activités qui se sont déroulées dans ce lieu, ne les gardez pas pour vous. Partagez-les nous.