Leurs premiers soins peuvent sauver nos vies
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Malaises, blessures, intoxication,... Pour prendre rapidement en charge nos bobos au boulot, nous pouvons compter sur nos anges gardiens. Des collègues, volontaires, formés au B.A. BA du secourisme. Nous nous sommes glissés dans l’une de leurs sessions de recyclage. Immersion.
Couillet, 8h30. Le bourdonnement des conversations laisse augurer d’une ambiance détendue. Dans la grande salle de réunion, les tables disposées en U accueillent une douzaine de participants. Issus d’horizons différents (Distribution, Production, Labo ou Facility Management), ils ont en commun un brevet de secourisme. En cas de pépin sur le lieu du travail, ils sont fins prêts à intervenir pour nous prodiguer les premiers soins.
Aujourd’hui, ils participent à leur demi-journée de recyclage annuel. La fonction de secouriste impose des remises à niveau permanentes. En face d’eux se tient Alexis Rondeau, un formateur de la Ligue Francophone Belge de Sauvetage. Souriant et détendu, ce professionnel du premier secours n’a qu’un objectif en tête : leur rafraîchir la mémoire et les familiariser à nouveau avec les gestes qui sauvent.
Un homme est renversé par un véhicule
Joignant le geste à la parole, Alexis commence par une petite mise en situation. Les participants se regroupent par groupes de 2 ou 3 pour tenter de solutionner un cas pratique : un homme est renversé par un véhicule. Le conducteur a pris la fuite et le blessé est allongé sur la route.
Après quelques minutes de réflexion, un premier groupe se jette à l’eau : « Il faut d’abord établir un périmètre de sécurité pour éviter d’autres incidents, mettre la victime en PLS et dégager la route pour permettre le passage de l’ambulance ». Dans la foulée, un deuxième ajoute : « On peut aussi demander de l’aide aux gens qui sont présents en leur donnant des instructions précises… ». Et un troisième de renchérir : « N’oublions pas de surveiller l’état de la victime et de donner le maximum d’informations utiles lorsque l’on appelle le 112… ».
Tout en laissant courir le débat, Alexis apporte les précisions qui lui semblent utiles : OK pour le PLS, mais dans quelles conditions ? Quelles sont les priorités lors d’une intervention ? Quelles sont les bonnes informations à communiquer aux secours ?
Dans l’assemblée, certains participants se montrent particulièrement motivés et n’hésitent pas à apporter de l’eau au moulin du formateur. Pascal du Facility Management ne peut pas cacher son emballement : « Je suis secouriste à la SWDE depuis plus ou moins 5 ans. Le déclic est survenu lorsque j’ai assisté en première ligne à un accident de la route. Je me suis senti terriblement impuissant. Je ne savais pas ce que je devais faire pour aider. Bien m’en a pris, car 15 jours après ma formation de secouriste à la SWDE, j’ai de nouveau été témoin d’un accident de la route. Et là, j’ai pu apporter les premiers soins. Ça m’a conforté dans mon choix et je n’hésite jamais à porter secours à mes collègues quand c’est nécessaire ».
Des vapeurs de chlore toxiques
À l’issue de ce premier exercice, le formateur propose aux différents participants se mettre en situation pour pratiquer la PLS. Il veut vérifier si les gestes de base de la fameuse Position Latérale de Sécurité sont bien acquis.
Après cette mise en bouche, il lance un jeu de rôle qui semble emballer l’auditoire. Trois volontaires sortent de la salle sans connaître le scénario catastrophe. Les autres sont rapidement mis au parfum : « Une pompe à chlore défectueuse a intoxiqué des personnes dans un local. Vous devez vous répartir dans la salle et faire comme si vous êtes victimes d’un malaise… ».
Les trois secouristes sont rappelés. Ils examinent la situation et commencent par sécuriser les lieux en aérant la salle. Ils interviennent ensuite sur les « pseudo » victimes réparties aux quatre coins de la pièce. On sent que la pratique est bien ancrée car les gestes qui sauvent sont exécutés avec beaucoup d’aplomb. Dans l’ensemble, tout roule et les participants semblent satisfaits … quand une petite voix se fait entendre au fond de la pièce : « Je crois qu’on m’a oublié ! ». Éclat de rire général : un participant trop bien caché sous une table a tout bonnement échappé à la vigilance des sauveteurs.
Une victime à soigner, des témoins à tenir à distance
La formation se poursuit et enchaîne les exercices pratiques : massages cardiaques, manipulation d’un défibrillateur et administration (factice) d’une injection d’adrénaline pour contrecarrer une réaction allergique grave.
Histoire de corser le débat, Alexis propose un autre jeu de rôle où plusieurs profils « à problèmes » s’agitent autour d’une victime. Comment lui porter secours, tout en gérant les personnes qui l’entourent : un proche qui fait une crise d’angoisse, un témoin « je sais tout » qui agace tout le monde et qu’il faut neutraliser, puis une autre personne chargée d’aller chercher du secours… L’exercice vire à la comédie.
Parmi cette joyeuse bande, Catherine du laboratoire semble ravie de la situation : « Je trouve cette séance particulièrement réjouissante. Je suis secouriste depuis une dizaine d’années. À l’époque, c’est moi qui avais demandé de suivre la formation. Je considérais qu’il fallait plus de secouristes au labo. Compte tenu de la nature des manipulations, mes collègues peuvent être victimes de coupures, de brûlures ou de malaises ».
Avant ma formation, j’avais déjà tendance à venir porter secours en cas de besoin. Depuis, j’ai ajouté de la technique à ma bonne volonté. Et c’est tant mieux, car c’est dans le feu de l’action que l’on apprécie le fait de connaître les bons gestes.