Pierrot, raconté par ses collègues

« On l’appelait souvent Pierrot, Goff et parfois même Follette… alors qu’il n’y avait pas plus calme et sérieux que lui », racontent Patrick, Didier, Stéphane et Vincent, collègues de longue date au centre de Maintenance de Villers-le-Bouillet.

Un lieu où il a travaillé comme fontainier depuis son engagement en 1992 alors qu’il a 22 ans. S’il est discret, l’homme est courageux. « Quand il fallait trouver un remplaçant pour être piquet, il se proposait très souvent, explique Vincent. Il voulait rendre service. »

« Quand je suis arrivé à Villers, se souvient Patrick, contremaître, on m’a mis avec lui pour mon premier jour. Et je me suis rendu compte que c’était pareil à chaque fois qu’il y avait un nouveau. C’était le collègue idéal pour commencer : il était calme, posé, il savait expliquer le métier sans s’énerver. Il avait la fierté de transmettre un travail bien fait. »

« Si toi tu ne parlais pas, tu pouvais passer une journée dans le silence tant il était calme, se rappelle Vincent. Au début où je travaillais, j’ai passé beaucoup de temps avec lui. Nous avons réalisé de nombreux nouveaux raccordements. Si la conduite à laquelle nous devions nous raccrocher était du même côté que le raccordement, il avait une expression bien à lui… »

« Côté maison, c’est du beurre », reprennent en chœur ses collègues.

« Pendant des années, nous avons joué ensemble au football au RFC Villers, indique Patrick P. Goffi était notre keeper. Je me souviens particulièrement d’un match à Sur-les-Bois (Saint-Georges-sur-Meuse) où nous étions 7 pour jouer. On décide de faire le match. Je marque un goal et on s’en prend 4 en première mi-temps. Même menés 4-1, on décide de poursuivre. On remonte au score et j’en marque un 5^ème. Et là, Pierre nous sort ce que nous appelions une Goffinade, une situation improbable qui n’arrive qu’à lui : la balle rebondit juste devant lui et il se fait lobber. L’équipe adverse recolle au score. Heureusement, nous avons inscrit un 6^ème but. Qu’est-ce qu’on en a ri… »

A la naissance de la fille de Patrick, Pierre offre un doudou. Aujourd’hui, 8 ans plus tard, elle dort toujours avec. « Nous en avions acheté 4 autres identiques, mais elle savait identifier celui de Pierrot, c’est le seul qu’elle veut. À la suite du décès, ma fille a souhaité réaliser un dessin pour le remercier encore une fois pour le doudou… ». Il était bien présent lors de la cérémonie d'adieu à laquelle de nombreux collègues ont participé ce jeudi 26 septembre.

Pierre laisse de nombreux souvenirs à ses collègues. « Son dévouement dans son travail et pour ses collègues, son professionnalisme, son engagement dans l’écolage des nouveaux collègues, vont nous manquer », concluent Cédric, Mathieu et Olivier.