Protection cathodique : une expertise en voie de disparition à la SWDE ?
- Catégorie
- Chez nous
- Temps de lecture
- 3 min de lecture
Scannez ce QR code pour lire l’article sur votre téléphone.
Chef maintenance à Marche-en-Famenne (Province du Luxembourg), Jean-Pascal nous a interpellé pour nous faire part de ses craintes. À deux ans de la pension, il s’inquiète pour le devenir de la protection cathodique au sein de la société.
Jean-Pascal fait partie de ces vieux briscards qui connaissent les réseaux sur le bout des doigts. Après plus de vingt ans de travail sur les adductions des environs de Couvin, il est envoyé en Province du Luxembourg pour prêter main-forte aux équipes d’électromécaniciens locaux. « C’est là que j’ai découvert, voilà une quinzaine d’années, les vertus de la protection cathodique, explique-t-il. Mon responsable de l’époque, Philippe (aujourd’hui expert hydraulique) était un fervent défenseur de ce système. »
Si vous aimez les explications un peu plus techniques, rendez-vous à la fin de l’article.
Rupture de ligne
« Sous l’impulsion de Philippe, le recours à cette protection cathodique a été systématisé sur les plus grosses adductions du nord Luxembourg. Une à deux fois par an, une société experte en la matière procédait à l’analyse des postes de protection cathodique et des potelets installés le long des conduites. Ce contrôle consistait à vérifier l’intensité du courant injecté le long des tuyaux. En mesurant la tension en millivolts de ces installations, il était possible de déterminer le niveau de protection anticorrosion. Car en deçà d’une certaine tension, cette protection n’est plus efficace. »
Comme la protection cathodique dépend d’un courant électrique qui parcourt les conduites, une seule petite rupture de ligne peut rendre cette protection inopérante.
Des conduites en souffrance
Une situation qui a connu un certain laisser-aller ces dernières années.
« Il y a 3 ans d’ici, la collaboration s’est arrêtée avec la société qui effectuait les contrôles. Après un certain temps, un cahier des charges a été élaborer… pour réaliser des études et du relevé. Pas pour du contrôle ou des réparations… » Avec le risque que les conduites en acier se détériorent. Même si, comme Jean-Pascal, certains ont continué à suivre la protection cathodique, avec leurs moyens.
Rentable... sur le long terme
Les détracteurs diront qu’un tel projet engendre des coûts conséquents. Certes ! Mais ces coûts seraient largement rentabilisés sur le long terme. « Quand on sait ce que coûte la réparation ou le remplacement d’une conduite d’adduction, on y réfléchit à deux fois, souligne-t-il. Lorsqu’une conduite en acier est bien protégée, sa durée de vie est largement prolongée… sans compter que les risques de fuites diminuent considérablement. »
Est-ce que la situation est pareillement ressentie ailleurs ? Quelles sont les causes et les projets ? Réponse dans le prochain article avec Luc, Chef Maintenance, et Arnaud, Ingénieur Maintenance.
Explication + technique (pour ceux qui aiment ça)
Ce système fonctionne en offrant une différence de potentiel électrique entre le métal à protéger (appelé anode) et un autre métal (appelé cathode). Lorsque cette différence de potentiel est créée, les électrons circulent du métal protégé vers la cathode, ce qui empêche le processus de corrosion de se produire. En d'autres termes, le métal protégé devient cathodique par rapport à l'autre métal, et donc moins susceptible de se corroder.