Plus une goutte pour les Loups – Épisode 1

La Louvière

12 janvier 2009. Il y a 12 ans jour pour jour, les habitants de La Louvière se retrouvaient penauds devant leur robinet. Plus une seule goutte ! La météo avait mis le réseau K-O. Ils ignoraient encore que cette situation inconfortable allait durer pendant toute une semaine. Une longue semaine de folie pendant laquelle notre personnel n’était obnubilé que par un seul et unique objectif : ramener l’eau dans les maisons.

Immanquablement, janvier 2009 restera gravé dans la mémoire de beaucoup de collègues comme l’un des mois les plus éprouvants de leur carrière. La Louvière est la commune qui a le plus souffert. Mais le chaos a été généralisé dans le pays. Retour sur ces quelques jours de l’hiver 2009 qui n’ont pas refroidi ni la motivation, ni la ténacité des équipes sur la brèche. Une saga en trois épisodes.

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La Louvière n'a pas été la seule commune à souffrir des ravages de l'hiver 2008-2009. Ici, une réparation de fuite à Rhisnes (province de Namur)

Souvenez-vous !

À l’époque, quand il faisait froid… il pouvait faire très froid ! La résistance des réseaux de distribution d’eau a été mise à rude épreuve pendant 18 jours de gel consécutifs. La plus importante dégringolade de thermomètre a été enregistrée à Ernage, près de Gembloux. Le mercure y est descendu à moins 21,9°. Aujourd’hui, ça semble être de la science-fiction !

Cette année-là, La Louvière se retrouve sans eau. De nombreuses fuites ont criblé le réseau. Un brusque dégel et des inversions fulgurantes du thermomètre, virant du rouge au bleu, ont provoqué des mouvements de terrain fatals à certaines anciennes conduites… Ces incidents en chaîne, jusqu’alors sans précédent, nous ont finalement permis de faire progresser notre manière de travailler.

Les signes avant-coureur

En décembre 2008, quelques semaines avant qu’éclate la crise, l’inquiétude est déjà palpable au sein du pôle Production de Charleroi. Faut dire que, depuis le début du mois, les températures sont exceptionnellement basses.

En observant à distance les courbes des ouvrages de la zone louviéroise, les électromécaniciens de l’équipe constatent une augmentation anormale de certains débits de nuit. Leurs sens sont aux aguets. Parmi eux, Philippe Dissewiscourt se souvient de ces premiers signes avant-coureur : « Mi-décembre, nous avons commencé à alerter notre hiérarchie car le débit normal de nuit de 80 m3/h du château d’eau d'Houdeng avait tendance à augmenter graduellement. Dans un premier temps, compte tenu des conditions climatiques, nous pouvions expliquer le phénomène. Les petites fuites consécutives à la succession de périodes de gel et de dégel avaient tendance à se multiplier. Nous nous disions cependant que les équipes de Distribution présentes sur le terrain allaient régler ces problèmes au fur et à mesure. »

Fin décembre, la situation commençait tout de même à devenir problématique car le débit normal de nuit était passé de 80 à plus 100 m³/h. Nous avons alors tiré le signal d’alarme pour mobiliser les collègues. 

Philippe Dissewiscourt
Philippe Dissewiscourt , Technicien en infrastructures de Production - Charleroi

Début janvier, le point de non-retour est atteint. Les fuites, beaucoup trop nombreuses, vident les ouvrages de stockage. Leur remplissage ne suit plus la cadence.

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Les niveaux particulièrement bas des cuves du château d'eau de La Louvière ont dépassé le seuil d'alerte

« J’étais justement de piquet durant ce fameux premier week-end de janvier, se souvient Philippe. C’est à ce moment-là que la situation s’est vraiment dégradée. Le château d’eau de La Louvière était complètement vide et ne parvenait plus à se remplir. Son débit de nuit était passé à 140m3/h. Le volume d’eau sortant était devenu supérieur à celui qui entrait ! C’était la première fois que nous vivions une telle situation. Quelle que soit la situation de crise, nos ouvrages avaient toujours tenu jusque-là. Je n’ai pu que constater les faits et alerter en urgence Gregory Pia, qui était alors le piquet Distribution. »

Comme toutes les équipes de la Distribution et leurs sous-traitants étaient déjà mobilisées sur le terrain pour réparer les fuites, j’avais conscience qu’on allait vivre une période difficile.

Stephan Quenon, un autre électromécanicien de la zone Ouest, se souvient aussi de ces jours de tension et de cette situation exceptionnelle qui a forcé les uns et les autres à prendre des mesures tout à fait inhabituelles... mais nécessaires : « Nous avons poussé nos ouvrages au maximum de leurs capacités de production, mais ça n'a pas suffi ! Un puits a même été équipé en urgence à Trivières pour augmenter les ressources du réservoir de Strépy!

Par ailleurs, les châteaux d’eau vides ont rendu impossible la recherche de fuites. Les équipes du centre d'exploitation de La Louvière ont alors sacrifié certains réseaux pour renflouer des ouvrages et rendre possible la détection de fuites. La collaboration entre la Production et la Distribution a été optimale ».

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