Attaque chimique et à l’explosif au barrage d’Eupen : l’armée en exercice

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ARMEE BARRAGE EUPEN 391
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L’armée vient d’être appelée à Eupen. On suspecte une attaque terroriste sur le site du barrage. Lorsque les militaires débarquent, ils découvrent deux sacs en plastique contenant une matière explosive ! A côté, un sac à dos contient une carte de la zone. Sur cette carte, une croix rouge. Elle indique un lieu à 700 mètres du barrage. C’est le réservoir d’eau de notre station d’Eupen ! Là, on peut craindre une attaque chimique… Par chance, tout cela n’est qu’un exercice.

Nous sommes le jeudi 30 mars et le printemps se fait attendre mais au moins, il ne pleut pas. Aux alentours du barrage, on peut apercevoir une quinzaine de militaires. Ce sont des membres de la 3e compagnie CBRN (pour Chimique, Biologique, Radiologique ou Nucléaire) du 4e Bataillon du Génie basés à Amay.

Ils sont équipés de leurs masques anti-gaz. Ils portent des gants en latex et des couvre-chaussures. En plus de leur équipement, chacun d’entre eux transporte 5 kilos de matériel en tout genre pour analyser l’eau ou pour identifier la présence d’un produit chimique bien particulier.

Etrange paradoxe, d’autres militaires se tiennent à proximité. Ils sont seulement vêtus de leur tenue kaki. Ils observent calmement ce qu’il se passe… Et c’est d’ailleurs le cas. Une partie de la 3e Compagnie, des sous-officiers et des volontaires emmenés par le Lieutenant Clarisse, vit un exercice en conditions réelles. L’autre partie de son équipe observe. Ceux qui ont conçu cet exercice sont également présents pour en évaluer le bon déroulement.

« Au départ de la mission, voici les informations que nous recevons, explique la Lieutenant. Un barrage de la région a déjà été attaqué par des terroristes. Ils l’ont fait exploser pour inonder la vallée. Ils ont aussi contaminé l’eau avec des produits chimiques. Nous sommes envoyés à Eupen car on suspecte des tentatives similaires ».

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Le barrage d’Eupen et nos installations sont de véritables acteurs dans cet exercice.

Notre mission est claire : analyser la situation, mais aussi échantillonner l’eau. D’une part, pour établir les actions à prendre et d’autre part, pour obtenir des preuves permettant d’incriminer les auteurs. Nous sommes comme Les Experts mais avec des masques à gaz.

Lieutenant Clarisse, 3e Compagnie CBRN du 4e Bataillon du Génie

En début de journée, un des militaires organisateurs de cet exercice fait un point avec Christelle et Raymond, deux de nos conseillers en prévention (SIPPT). Avec d’autres le personnel de la station d'Eupen, ils ont été associés à la préparation de cette simulation grandeur nature.

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Plusieurs actions à mener pour réussir la mission

Les militaires réalisent une reconnaissance de la zone pour identifier la présence d’explosifs. Pour les guider, ils font appel à un membre du SPW qui connaît bien le barrage. Les soldats l'ont équipé pour qu'il soit, lui aussi, protégé des éventuelles émanations toxiques.

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Les militaires ont sollicité l'aide d'un membre du personnel du SPW. Ils l'ont équipé pour le mettre à l'abri d'une éventuelle intoxication chimique (au milieu en arrière-plan)
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« Ici, à l’intérieur du barrage, nous trouvons deux sacs en plastique contenant de la gélatine, raconte la Lieutenant Clarisse. Ce sont des explosifs. Juste à côté, il y a un sac à dos qui contient une carte indiquant que les terroristes ont vraisemblablement piégé un autre lieu distant de 700 mètres. Cela veut dire que nous devons agir sur deux endroits en même temps. En plus, vu la distance, nos communications ne passent pas d’un site à l’autre. Alors un membre de l’équipe va jouer le rôle de personne relais et se placer à mi-distance de chaque groupe ».

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Sur cette photo, on peut voir le sac à dos et un des sacs en plastique contenant l’explosif (factice, évidemment)

La Lieutenant indique à un membre du groupe vers où se rendre pour rallier l’endroit marqué d’une croix rouge sur la carte trouvée dans le sac. En tant que leader de l’équipe, c’est toujours elle la plus chargée en matériel.

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Ce genre d’exercice renforce nos automatismes et notre cohésion d'équipe. Chacun d'entre nous est individuellement responsable de la réussite de la mission. Nous sommes donc tous obligés de travailler ensemble. Si un maillon foire, toute la mission est un échec.

Lieutenant Clarisse

Un groupe se dirige vers le lieu indiqué sur la carte. Ils ne le savent pas encore mais il s’agit de notre réservoir, situé derrière notre station de traitement.

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Sur place, deux futs de 60 litres sont renversés… Les soldats suspectent une contamination de l’eau. Avant toute chose, par précaution, ils jettent de la poudre sur le liquide présent au sol pour l’absorber. « On ne sait pas s’il s’agit simplement d’eau ou d’un produit chimique », détaille le Lieutenant. Ensuite le groupe place une bâche et peut enfin circuler sans danger.

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De la poudre pour absorber ? On croirait un moyen de maîtrise d'un incident environnemental à la SWDE…
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C’est moins confortable comme tenue pour travailler que le tablier blanc de nos collègues du labo.
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Une reconversion possible de nos préleveurs à l’armée belge ? Ou l’inverse…
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Le militaire inscrit l’heure du prélèvement que lui indique à voix haute la responsable de l’équipe.
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La 3e Compagnie, une force que l'OTAN peut déployer en 5 jours

Lorsque toutes ces actions sont terminées, les militaires sortent de la zone pour être décontaminés par des camarades d'armes restés en retrait. Ici s’achève l’exercice de la 3e Compagnie. Le temps du débriefing est venu. A chaud, afin de se rappeler un maximum de ce qui vient d’être vécu.

« Globalement, ça s’est bien passé, se réjouit la Lieutenant Clarisse. Nous tirons les enseignements et nous appuyons dessus pour nous améliorer à chaque fois. »

Car même si c’est de la simulation, tout cela est très sérieux. En 2023, la 3e Compagnie fait partie d’une force que l’OTAN peut déployer n’importe où sur son territoire dans les 5 jours. Mieux vaut donc être bien préparé.

Avant les militaires, les pompiers s'exerçaient aussi à Eupen