Ingénieure au Bureau d’Études à Verviers, Catherine a toujours voulu faire de l’équitation. « Pour mes parents, c’était malheureusement une activité hors de prix. Alors j’ai attendu d’être indépendante et maître de mon destin pour m’y mettre ».

C’est une amie qui lui met le pied à l’étrier en l’invitant à des petites balades en calèche hippomobile. « Très vite, j’ai voulu avoir mon propre cheval de trait. J’ai acheté mon premier Ardennais en 2007. J’avais choisi ce cheval pour qu’il tienne compagnie à celui de ma copine (NDLR - une jument de la même race) et qu’on puisse les atteler ensemble lors de nos sorties ».

Si agréables soient-elles, ces randonnées équestres ne satisfont plus pleinement Catherine. « J’ai senti en moi monter l’envie de me dépasser et de faire de la compétition », nous confie-t-elle avec cette petite étincelle au fond de l’œil. Ni une, ni deux, elle fait l’acquisition d’une prairie, de chevaux plus appropriés aux compétitions d'attelage et d’un équipement complet.

« L’Ardennais est un cheval polyvalent dont le physique n’est pas spécifiquement adapté à l’attelage rapide et sur longue distance. C’est un cheval très volontaire, mais qui a besoin d’énormément d’entraînement pour devenir compétitif. Pour être compétitive, j'ai acheté un Cob Normand. C'est une race de cheval qui a été utilisée durant des siècles par les chasse-marées, ces mareyeurs qui transportaient le poisson entre Boulogne-sur-Mer et Paris. Les chevaux Cob Normand sont taillés pour la traction sur route ».

Si Catherine prend encore beaucoup de plaisir à sortir les chevaux et la calèche pour se balader avec ses amis ou son mari et collègue Benoît (Contrôle Qualité Technique), elle a radicalement changé son fusil d’épaule en ralliant le club Trait-Union avec lequel elle participe à des compétitions et des « routes » européennes.

« Dans cette discipline, ce n’est pas vraiment le cheval qui coûte. J’ai acheté 3 poulains Cob Normand que j’éduque moi-même. Je possède également 2 adultes pour la compétition. J’ai également deux Ardennais et deux poneys en prairie. Question tarif, les chevaux d’attelage sont beaucoup moins onéreux que les chevaux de saut d’obstacles ». Il faut aussi les voitures qui complètent l’attelage. Catherine possède une calèche simple, une calèche en paire et une calèche plus « confortable » pour les balades. « Et, pour transporter le tout, j’ai un van avec un porte-calèche et un véhicule qui permet de tracter 3 tonnes ».

Chaque année, Catherine participe avec son club à des « routes » européennes organisées en France, en Belgique ou en Suisse. Pour elle, la compétition la plus mythique est celle de la « Route du Poisson » ; une course-relais entre Boulogne-sur-Mer à Paris. « C’est la compétition la plus exigeante que je connaisse », nous confie Catherine…

En septembre dernier, Trait-Union figurait parmi les 12 équipes européennes qui ont participé à la Route du Poisson. Qualifiée par certains de championnat du monde de l’attelage, cette course événement fait converger vers Paris 8 à 11 calèches en paire par équipe, soit quelque 300 chevaux de trait au total !

Le palmarès de l’édition 2022 de la Route du Poisson a été proclamé sur les Champs Elysées à Paris. Et c’est l’équipe de Catherine qui a remporté le trophée. Quand nous lui avons demandé « Et maintenant que vous avez décroché cette victoire, quel défi allez-vous relever ? ». Elle nous a tout simplement répondu : « La regagner » !

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Le Trait-Union, sacré vainqueur de le Route du Poisson
(le reportage de TV Lux du 18 octobre 2022)