Que celui ou celle qui n’a jamais tâté du cochonnet de sa vie me jette la première boule ! Comme beaucoup d’entre nous, Christophe, fontainier à Beaumont, jouait de temps en temps à la pétanque avec des copains. Un loisir de vacances qui s’est mué en véritable passion il y a une petite dizaine d’années, alors qu’il était en vacances au Grau-du-Roi, en Camargue. Un copain lui propose de faire équipe pour participer au tournoi de pétanque du vendredi soir dans le camping dans lequel ils séjournent…

Et là, c’est le déclic : « C’est durant ces tournois que j’ai vraiment été pris par le virus de la pétanque. Je ne pensais plus qu’à ça. Et durant toute la semaine, je m’entrainais matin et soir. Les copains et les gens du coin ont trouvé que j’étais loin d’être maladroit et que j’avais le sens du jeu ».

De retour en Belgique, Christophe s’inscrit dans un club amateur qui rassemble quelques passionnés de la boule d’acier. Il ne pense pas à la compétition. Il s’y rend juste de temps en temps pour jouer quelques parties entre amis avant d’attirer l’attention et le vif intérêt d’un autre participant.

« Quand j’ai demandé à cette personne pourquoi elle me regardait, elle a souri et m’a invité à m’inscrire dans un club reconnu par la fédération pour participer à des tournois officiels. Selon elle, j’avais le niveau. Je me suis dit pourquoi pas ! J’ai pris ma carte d’affiliation il y a 4 ou 5 ans au club Fanny Bivort de Fontaine-L’Évêque. Je dois dire que j’ai la chance d’avoir une femme qui aime la pétanque autant que moi et qui n’hésite jamais à participer à l’un ou l’autre tournoi ».

Après quelques semaines de pratique au club, Christophe se taille une solide réputation. Beaucoup aimeraient l’avoir dans leur équipe lors des compétitions interclubs. « Pour garder un bon niveau, il n’y a pas trente-six mille solutions : il faut s’entraîner ». Quand il travaille, Christophe se modère, il ne s’entraîne « que » une à deux fois par semaine. Par contre, quand il est en congé, la pratique devient quotidienne.

« Mais attention, je ne suis pas un magicien comme certains qui jouent au niveau national. Je joue à un niveau provincial, avec des copains qui ont plus ou moins le même niveau que moi. Et ça me suffit amplement !».

En championnat, Christophe participe essentiellement à des triplettes, soit des compétitions opposant des équipes de trois joueurs qui lancent deux boules chacun. « Dans une équipe, il y a toujours deux catégories de joueurs : les pointeurs et les tireurs. Le pointeur est le joueur qui place ses boules le plus près possible du bouchon. Le tireur est chargé de dégager les boules adverses qui gênent ou qui marquent des points. Pour ma part, je suis plutôt tireur, mais il m’arrive aussi de pointer. Certains joueurs sont exclusifs et ne jouent que dans l’un ou l’autre registre ».

Pourquoi le club de Fontaine-l’Evêque porte ce curieux nom de Fanny Bivort ? Christophe me convie alors d’un geste dans la sympathique petite cafétéria du club. Là, une immense affiche plaquée au mur représente une charmante jeune fille qui propose son généreux postérieur aux regards amusés des joueurs. C’est Fanny !

« En pétanque (mais c’est pareil au baby-foot, NDLR), une équipe se prend une fanny lorsqu’elle perd une partie 13-0. La tradition veut que les joueurs qui ont été battus embrassent les fesses (d’un poster ou d'une statue) d'une représentation féminine surnommée "Fanny". Dans certains clubs, cette pratique est encore très vivace… et ça met une solide ambiance. Le nom de notre club vient donc de cette coutume amusante , mais aussi de la localisation de nos terrains : dans le domaine du château de Bivort à Fontaine-L’Évêque ». CQFD

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NB - Lorsque la boule d'un joueur dégomme et prend la place précise de la boule adversaire, on dit qu'il y a carreau. C'est le tir idéal.