Dans l’ombre du Schéma directeur : Stéphane, le coureur de fonds
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Aux dernières estimations, la mise en œuvre du Schéma directeur nécessite un investissement colossal de 360 millions €. Mais d’où vient tout cet argent ? Responsable de notre service financier, Stéphane jongle avec tous les cordons de la bourse pour rendre ces travaux réalisables aux échéances prévues.
Les financements nécessaires à la mise en route des chantiers du Schéma directeur viennent, en fait, de trois sources différentes :
- les fonds propres de la SWDE
- des subsides de la Région wallonne
- un prêt de la Banque européenne d’investissement (BEI)
Stéphane décortique la part de chaque intervention : « En plus de nos fonds propres, nous disposons d’une cinquantaine de millions € allouée par la Région wallonne pour l’ensemble du projet de sécurisation visé par le Schéma directeur. Ces subsides ne doivent pas être remboursés. Par contre, la SWDE doit adresser une déclaration de créance à l’Administration wallonne et fournir tous les justificatifs pour les dossiers ».
Patte blanche
La BEI propose des taux particulièrement intéressants par rapport aux banques privées. Mais les conditions pour les obtenir sont draconiennes. Stéphane témoigne : « Pour bénéficier d’un emprunt, il est indispensable de montrer patte blanche. Nous devons attester notre sérieux et notre rigueur. Et comme la BEI est devenue la banque du climat, l’obtention des crédits est désormais étroitement liée aux mesures que nous prenons en faveur de l’environnement.
Pour chaque demande, nous devons prouver notre solvabilité en montant des dossiers qui présentent nos comptes et nos indicateurs. Et durant toute la durée du prêt, nous devons fournir des reportings très régulièrement ». Cet exercice demande d’ailleurs à chaque fois une mobilisation sans faille de tous les services qui interviennent au niveau du Schéma directeur, à la fois techniques et administratifs. « Nos diverses obligations envers la BEI requièrent une parfaite collaboration en interne », assure Stéphane.
Une confiance qui se mérite… à la Chouffe !
Depuis 2006, la Société wallonne des eaux a bénéficié de trois prêts de la Banque européenne d’investissement pour un montant total de 475 millions €.
[Vidéo] Signature du 3ème prêt accordé par la BEI à la SWDE en 2016« Pour nous, cette collaboration est une véritable aubaine. Mais je dois reconnaître que les débuts n’ont pas été faciles, se souvient Stéphane. Il a fallu batailler ferme pour convaincre les experts de la BEI. Je me souviens très bien de la clôture d’un dossier en 2009. Nous étions à la station de Nisramont. Nous butions alors sur des éléments administratifs et techniques. La réunion s’éternisait depuis des heures. À un moment, le directeur technique de l’époque a eu une idée de génie : il a été chercher quelques bonnes Chouffe bien fraîches au frigo… et la situation s’est débloquée en moins d’une demi-heure (rires) ».
Taux fixe ou taux variable : le choix hautement stratégique
Au terme de ces différentes opérations financières successives, la SWDE a pu économiser des millions d’euros. « Ces économies jouent en faveur de la maîtrise du prix de l’eau. Comme c’est un objectif primordial pour la SWDE, le pôle Finance met toujours tout en œuvre pour trouver les meilleurs montages financiers.
Compte tenu de la conjoncture actuelle, nous nous interrogeons maintenant sur l’opportunité de tabler sur des taux fixes à long terme ou des taux variables plus intéressants, mais qui risquent d’évoluer à la hausse. Nous pourrions tabler sur des taux variables assortis d’une couverture de taux pour les fixer dans le futur… Une telle approche est hautement stratégique ».
Un bon montage financier peut faire économiser à la SWDE plusieurs millions d’euros
D’autant que la situation actuelle n’est pas des plus confortables. « Comme il y a en ce moment une certaine pression sur les taux, notre intérêt est de ne pas traîner. Nous allons ainsi tenter d’obtenir des avances en mars ou avril pour bénéficier des taux les plus bas. Car en cas d’inflation élevée, les taux ont tendance à monter. Avec la reprise économique d’après Covid, les prix des énergies fossiles qui s’envolent et les pénuries de matériaux qui perdurent… nous devons rester très vigilants ! »
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A venir sur nous.swde.be
Deux reportages sur les visites des représentants de la BEI en décembre dernier. Le premier sur le site de construction du réservoir de Jalhay. Le second sur les 15 chantiers en cours à Verviers pour rétablir durablement la distribution d'eau suite aux inondations.