Des terres à évacuer... calculées au centimètre cube près !

Nous confions, à des entreprises sous-traitantes, l'évacuation des matériaux de déblais ainsi que le remblayage des trous creusés. Ce service a évidemment un coût. Il dépend, pour chaque terrassement, du nombre de mètres cubes de terres à embarquer et/ou à remplacer. A charge pour les équipes de maintenance de calculer le bon volume pour s'assurer du juste prix à payer !

Le constat - Facile à dire, plus compliqué à réaliser ! Les mesures effectuées pour calculer les terres enlevées (par exemple, à l'aide d'un double mètre déroulant comme sur la photo de couverture) reflètent rarement la vérité du tas à emporter. Résultat : nous surestimons souvent les volumes... et la facture grimpe.

Avec quelque 16.000 ouvertures de tranchées par an, les quelques petits calculs à l'à-peu-près et les arrondis au chiffre supérieur peuvent faire très mal dans l'addition finale ! On parle d'un surcoût potentiel allant jusqu'à 1.600.000 € par an. Énorme !

La solution – Lors de l’édition 2024 de la campagne « Nos idées ont de la valeur », Cédric et Patrick (chef et contremaître maintenance à Villers-le-Bouillet) éveillent l’intérêt du jury. Ils testent alors une application existant sur iPhone, capable d’évaluer avec précision les volumes de terres enlevées. Concrètement, il suffit de prendre quelques photos de la tranchée avec le smartphone : l’application reconstitue ensuite une image en 3D et calcule automatiquement le volume de terre à évacuer. Pourquoi ne pas utiliser cette technologie sur nos chantiers ? L’idée est lancée…

Les difficultés - Il s'avère que les tests effectués par Cédric et Patrick reposent sur un logiciel et un appareil coûteux. La solution finale sera adaptée à une utilisation généralisée. Pour nos équipes de terrain, cela veut dire : un appareil robuste, peu encombrant et une application simple comme bonjour. Et dans la pratique, elle doit être capable à la fois de reconstituer le croquis de la tranchée en 3D, de mesurer le volume de terres enlevées, mais aussi d’ajouter la géolocalisation pour le SIG.

Et maintenant ? - Le dossier a été repris par l’équipe Innovation, épaulée par des ingénieurs Maintenance et le responsable du SIG. Ensemble, ils ont analysé le marché pour identifier les outils disponibles et voir comment les combiner avec l’intelligence artificielle. Grâce à un subside de Digital Wallonia, une application adaptée à nos besoins et à la réalité du terrain est désormais en développement.

Les premiers tests sur le terrain confirment la faisabilité et la précision de la méthode. Prochaine étape : une application sur mesure, à déployer sur les smartphones de tous ceux à qui elle apportera une aide réelle. Avec quels avantages ?

• Gain de temps : quelques photos prises par smartphone remplacent les prises de mesure et la réalisation de croquis
• Précision accrue : les volumes calculés avec beaucoup plus de justesse sont moins sujets à contestation

• Économies substantielles : jusqu’à 1,6 million € de surcoûts évités chaque année

• Simplicité : un outil accessible à toutes les équipes via le smartphone professionnel

• Équité : une facturation des sous-traitants basée sur des données objectives et partagées.

En résumé - Chaque année, les estimations approximatives des volumes de terres à évacuer pèsent lourd. Elle peuvent engendrer des surcoûts allant jusqu’à 1,6 million d’euros. Une application mobile pour smartphone, capable de transformer quelques photos en un calcul précis au centimètre cube près, pourrait bientôt changer la donne sur nos chantiers.

Le bon réflexe à avoir - Nous avons le pouvoir de transformer notre quotidien. N'hésitons pas à faire comme Patrick et Cédric. Osons proposer de nouvelles idées !