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Formations certifiantes : l’avis des syndicats

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Après une pause suite aux vacances, voici l’ultime épisode de notre série sur les formations certifiantes. Pour conclure, nous avions envie de donner la parole à un public qu’on interroge assez peu : les représentants des organisations syndicales.

Un projet bien abouti découle invariablement d’une concertation menée avec toutes les forces vives de la SWDE. Pour élaborer les concepts de « filières de carrière » et de « formations certifiantes », les syndicats ont tout naturellement été invités à prendre part au débat. De ces négociations est né un système qui fédère désormais les intérêts du personnel et de l’entreprise. Et c’est tant mieux !

Pour comprendre les tenants et aboutissants qui ont permis de déboucher sur les formations certifiantes telles qu’on les connait aujourd’hui, nous avons questionné nos trois permanents syndicaux : Claude (CGSP), Angélique (SLFP) et Olivier (CSC).

Quelles ont été les conditions de leur mise en œuvre ?

« Auparavant, l’organisation des sessions d’examen demeurait épisodique et très aléatoire. Avec les formations certifiantes, le système a évolué dans le bon sens. Certes, les épreuves sont plus compliquées, mais l’organisation est également plus rigoureuse et équitable. Aujourd’hui, les formations sont données en temps et heure et les agents qui réussissent sans obtenir de poste directement sont placés dans une réserve… avec une augmentation barémique à la clé, explique Angélique, permanente pour le SLFP. Ce concept novateur au sein de la SWDE a découlé d’une concertation entre les délégations syndicales et la direction. »

Dans la première mouture présentée par le Comité de direction, les formations certifiantes devenaient obligatoires et remplaçaient – purement et simplement – le concept de carrière plane au profit des carrières accélérées. Inimaginable pour nous.

Claude , Permanent CGSP

« En d’autres mots, poursuit Claude, la progression naturelle à l’ancienneté disparaissait au profit de ces formations imposées. Et pour bénéficier d’un avancement de carrière et de promotions salariales, les collègues devaient ainsi obligatoirement suivre des formations et réussir les examens. Pour nous syndicats, c’était inimaginable, car certains membres du personnel ne souhaitaient pas – ou n’étaient pas capables – de les suivre. »

En front commun, nous avons négocié afin que les deux régimes coexistent. Que nos collègues désireux de booster leur carrière puissent suivre les formations. Et ceux qui ne le souhaitaient pas puissent opter pour la formule de carrière plane. Nous avons eu gain de cause.

Olivier , Permanent CSC

Au regard des résultats obtenus, considérez-vous que ces formations sont adaptées aux besoins de la SWDE ?

« Avec le recul, indique Claude, nous constatons que certains des modules qui les composent sont parfaitement bien adaptés, bien pensés et bien donnés. D’autres, par contre, semblent trop compliqués par rapport à la fonction proposée. »

Même son de cloche pour Olivier : « je suis convaincu que pour certaines fonctions, les formations certifiantes sont trop poussées par rapport avec la réalité du terrain. Nous tenons à recueillir le feed-back de nos affiliés qui y ont participé. Sans remettre en cause le concept de formations certifiantes, nous pensons simplement qu’il faudrait peut-être adapter certains modules. »

« Pour ma part, enchaine Angélique, je pense que l’examen universel n’existe pas. Et que tout le monde n’est pas égal face aux examens. Certains agents très compétents peuvent perdre leurs moyens devant leur copie. Et pour solutionner ça, on n’a pas encore trouvé la parade. »

Il est vrai que si certains modules sont systématiquement pointés du doigt, il y a peut-être lieu de revoir leur contenu pour s’assurer qu’ils sont bien en adéquation avec le profil des participants.

Angélique , Permanente SFLP

Concrètement, que pensez-vous de la dernière formation certifiante destinée aux futurs contremaîtres ?

Parmi nos affiliés, certains candidats qui font fonction de contremaître depuis de nombreuses années ont raté la formation à cause notamment de modules dont le contenu est plus éloigné des aspects techniques du poste. Ils semblent anormalement poussés pour la fonction.

Olivier

« Le concept de filière de carrière a été très bien vendu en interne. Cela a provoqué un grand engouement et de grandes attentes … qui n’ont malheureusement pas toujours été satisfaites, constate Angélique. Pour la formation certifiante de contremaître, il y a eu 2 évaluations préliminaires (= les concours d'accès) avant que les candidats puissent accéder à la formation proprement dite. C’est un peu le principe des concours à entonnoir, où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Cela peut générer de la rancœur et de la démotivation. »

La formation certifiante de contremaître est considérée comme exigeante, notamment par ceux qui y participent pour la première fois. Je constate cependant que pas mal de collègues ont finalement réussi.

Claude

« Certains de nos affiliés ont pointé le fait qu’il fallait achever toute la formation pour connaître ses résultats, même si on a obtenu une cote d’exclusion dès le premier module, estime Claude. Personnellement, je trouve que ce n’est pas une mauvaise chose. Car même si le membre du personnel ne réussit pas sa formation, il aura eu l’opportunité d’acquérir une somme de connaissances qui lui seront utiles pour sa carrière. Notamment s’il compte se représenter aux formations suivantes. »

Certains collègues considèrent que le délai de 6 ans entre deux formations certifiantes « manager » est trop long. Ils mettent en avant le fait que la réserve de recrutement ne suffit pas et que des contremaîtres temporaires doivent être régulièrement désignés.

« Non, c’est inexact, répond Claude. Le délai de 6 ans correspond parfaitement au besoin de la SWDE. Si des contremaîtres temporaires officiels sont nommés, c’est pour remplacer un contremaître absent pour une longue durée ou mis à la pension… sans anticipation de la part du service. »

Quelles améliorations peut-on envisager ?

« Nous en discutons avec le centre de compétences et je constate qu’une relation de confiance s’est installée, indique Olivier. Notre objectif étant de parvenir à des contenus de modules qui correspondent au profil des candidats. »

Un avis partagé par Angélique pour qui « il est indispensable que le niveau de ces formations corresponde à la réalité du métier. Exemple, pour une formation certifiante de carrière plane accélérée par exemple, le candidat demeure au même poste. Il doit donc être jugé sur son travail quotidien et les compétences liées à son métier. »

Ce type de formation est à double tranchant. Un agent très compétent sur le terrain peut perdre toute confiance en lui en cas d’échec. Raison pour laquelle nous souhaitons affiner ces formations.

Angélique

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