GePaMe : Renouveler le réseau, d'accord. Mais par où commencer ?
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« De l’eau pour tous, aujourd’hui et demain ». Comment continuer de mener à bien notre mission et d’assurer un approvisionnement en eau potable de qualité pour les générations à venir ? La collaboration entre l’INRAE et la SWDE a donné naissance à un projet novateur qui met le pied à l’étrier : GePaME. David et Nicolas nous expliquent ce qui se cache derrière cet acronyme…
Le projet GePaME ou Gestion Patrimoniale Multi-Echelles des réseaux d'eau potable, parfois appelé « Projet Bordeaux », a officiellement été présenté l’automne dernier après 3 ans de travail. Décliné en une série de tâches opérationnelles, le projet visait à fournir des avancées scientifiques et un outil d’aide à la décision pour le renouvellement de notre réseau. Il s’agit d’une étape majeure dans notre quête d'une gestion plus efficace et durable de nos réseaux d'eau potable.
La donnée change le paradigme
Derrière l’outil développé par l’INRAE et nos équipes, il y a un travail titanesque de structuration des données.
GePaME nous a permis de confirmer l’importance d’impliquer et de gérer correctement les données dans nos différents projets.
« L’outil que nous avons mis en place est un outil d’aide au renouvellement court terme des canalisations de distribution et d’adduction. Court terme car il est basé sur une prédiction des défaillances des conduites qui n’est valable « que » pour les quelques années à venir. On pourrait essayer de l’utiliser sur des périodes plus longues, à vision 2050 par exemple, mais les données que nous avons aujourd’hui ne permettent pas d’alimenter le modèle de cette façon. C’est aussi pour cela que l’on prévoit une mise à jour annuelle. », raconte Nicolas.
« Cette importance accordée aux données révolutionne aussi le métier de distributeur d’eau. Cela a permis l’engagement de profils spécifiques, comme Nicolas, qui sont beaucoup plus orientés data. On a compris que l’amélioration continue de la technique passait aussi par une attention particulière donnée… à la donnée. », ajoute David.
Le fonctionnement de l’outil
Il s’agit d’un outil multicritères transparent et facilement compréhensible, pas une boîte noire indéchiffrable. C’est un outil d’aide à la décision, nous restons seuls décisionnaires.
Disponible depuis le SIG, l’outil propose une vue colorée sur notre réseau de distribution d’eau. Sur base de plusieurs critères, un score de renouvellement est attribué à chaque conduite. On pense par exemple à l’impact environnemental, le type de conduite et la qualité de l’eau, chacun ayant une note spécifique et un certain poids dans la note finale.
En cliquant sur la conduite souhaitée, il est possible d’avoir plus d’informations et un détail du score attribué.
- Rouge : les conduites qui devraient être prioritaires pour le renouvellement.
- Orange : les conduites qui pourraient être prioritaires, dont le choix est laissé aux ingénieurs.
- Vert : les conduites non-prioritaires selon l’outil.
Le facteur principal de décision est le nombre exact de fuites et crashs passés de la conduite mais cela dépend aussi et surtout de l’exactitude des données. Les équipes de maintenance jouent un rôle primordial pour l’amélioration de l’outil de par un encodage plus précis des informations.
C'est un outil relativement simple d'utilisation qui assure une certaine objectivité. Ça reste cependant un outil d'aide à la décision, décision qui peut prendre en compte d'autres facteurs complémentaires et qui reste sous la maîtrise de l'ingénieur de maintenance.
Le réseau de demain
« Il n’est pas impossible qu’un GePaME 2 voit le jour dans les prochaines années. Il y a plusieurs points pour lesquels nous n’avons pas encore apporté de réponses. Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’identifier les conduites qui pourraient être problématiques à court terme… mais demain ? En 2050, nous savons déjà que nous aurons un pic. L’étape suivante est donc de savoir comment, dans 20-30 ans, nous gérerons celui-ci ? Comment l’anticiper au mieux ? De quoi avons-nous besoin pour éviter le débordement et maintenir un service de qualité ? Cela nécessitera assurément de lancer une nouvelle phase de recherche. », conclut David.
Il sera intéressant de voir l’impact qu’aura eu l’outil d’aide à la décision d’ici quelques années et son évolution à travers le temps.
* Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement