Indexier : l’évocation d’un métier disparu - Épisode 1
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Hier, ils étaient des figures emblématiques de la SWDE. Aujourd’hui, ils sont les représentants d’un métier qui fait partie des souvenirs. Le rôle d'indexier a vécu. Mais ceux qui l’exerçaient n’ont pas été abandonnés à leur sort. Retour sur la fin d’une mission de contrôle et le début de nouvelles aventures. Premier épisode : les raisons de la disparition d’une fonction qui a forgé l’histoire de notre société.
Pendant longtemps, les indexiers ont été des visages familiers qu’on voyait au moins une fois par an. Véritables ambassadeurs de la société auprès de nos clients, ils remplissaient un rôle crucial pour une facturation juste. Tantôt, ils pouvaient lancer des alertes à la vue d’une consommation anormale. Tantôt, ils fournissaient de précieux conseils pour une gestion de l’installation intérieure en “bon père de famille”.
Mais, au fil des années, nos indexiers ont trouvé de plus en plus de portes closes à l’annonce de leur passage. L’une des raisons est à trouver dans les nouvelles habitudes de vie de nos clients. Dans de nombreux ménages, les deux conjoints étaient désormais au travail. Hors de chez eux. Et la possibilité pour eux de se libérer et être présents au domicile au moment du relevé d’index relevait souvent du miracle...
Une plus-value de moins en moins significative
« Depuis le début des années 2000, les interventions de nos indexiers auprès des clients étaient devenues plus compliquées », entend-on du côté du service Clientèle.
Nous n’avions plus accès qu’à seulement 7% des compteurs. Pour le reste, le travail de nos indexiers se résumait souvent, hélas, à encoder les chiffres que les clients avaient complétés eux-mêmes et affichés à leur fenêtre.
« En plus des coups de sonnette dans le vide face aux absences de nos clients à domicile, les nombreuses escroqueries de pseudos “agents des eaux” relayées par la presse ont rendu les citoyens de plus en plus méfiants. Dès lors, il était devenu évident que la valeur ajoutée du relevé physique des index était en train de disparaître… »
Et ce n’est pas tout ! A l’origine, nos indexiers endossaient également un rôle de contrôleur. Ils gardaient un œil sur les compteurs et n’avaient pas leur pareil pour repérer les problèmes techniques ou pour débusquer les fraudes. Mais il est apparu, à force d’investigation, que seuls les compteurs fonctionnant normalement étaient vus. De toute évidence, les personnes qui avaient quelque chose à se reprocher n'invitaient pas grand monde à venir jeter un œil à leur compteur en cave. Et ils n'ouvraient certainement pas leur porte à un représentant de leur "service des eaux"!
Une reconversion menée tambour battant
Face à l’ensemble de ces évolutions sociétales et aux changements de comportements de nos clients, le métier d'indexier a perdu de sa raison d'être. Aujourd’hui, toutes les anomalies sont détectées par des logiciels qui scannent et analysent les index transmis : « S’il s’avère que des données pointent des anomalies en matière de consommation d’eau ou de montants à payer, des signaux d'alerte sont activés automatiquement ».
Depuis 2015, nous n’organisons plus des tournées systématiques d’indexiers. Par contre, nous envoyons un enquêteur spécialisé à la rencontre du client chez qui une anomalie a été détectée
Début 2015, les 27 indexiers sont alors appelés à remplir d’autres fonctions au sein de la SWDE. « Nous avons d’emblée pris le taureau par les cornes afin d’assurer la reconversion de nos indexiers vers des tâches à valeur ajoutée, précise Isabelle. Bien entendu, ces orientations ont été convenues en fonction des souhaits et des compétences de chacun ».
Les 2 prochains épisodes
Épisode 2 - 2015 : quelles possibilités de reconversions pour les 27 "ex" indexiers ?
Épisode 3 - Le témoignage de deux anciens indexiers. L'un est ravi. L'autre moins.