Pol à la mode de Depeche Mode

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Depuis son premier accord sur une guitare acoustique dénichée dans le grenier maternel au cover band de Depeche Mode dans lequel il s'épanouit actuellement, Pol n'a jamais cessé de suivre les vibrations du rock. Regard sur un parcours de vie où la musique est reine.

Dans la famille de Pol, surveillant de marché au BAT de Mons, la musique est une passion qui se transmet d'une génération à l'autre. Pourtant, quand son père, tambour dans les cortèges carnavalesques de la région, l'encourage à rejoindre son groupe de percussionnistes, Pol préfère suivre sa propre voie : celle de la guitare. « J'ai commencé à 15 ans avec une vieille acoustique dénichée chez ma mère. Il y avait une sorte de mode d'emploi dans la housse de l'instrument grâce auquel je me suis lancé.. en autodidacte ».

Son grand copain Olivier chante et joue, à l'époque, dans une chorale d'église. Il propose à Pol et à sa guitare d'intégrer le groupe. « J’ai tout de suite accepté. En plus, ça faisait plaisir à ma grand-mère qui était une fidèle paroissienne. Après la messe du dimanche, on se retrouvait entre jeunes pour boire quelques pintes. C’était assez sympa ».

Mais la musique que Pol écoute, c'est le rock. Fan d'Eric Clapton, il s'achète une Fender Stratocaster noir et blanc. « Je dois reconnaitre que j’ai été assez vite lassé d’animer les messes du dimanche, avoue-t-il en rigolant. Je sentais qu’il me fallait quelque chose de plus remuant pour assouvir ma passion. J’ai patiemment amélioré mon jeu à la guitare électrique et à 21 ans, je me suis lancé dans la composition musicale. Je ne doutais pas de mon talent. J’ai monté mon premier groupe Recto Verso. Nous ne ne jouions que des morceaux originaux de rock & blues en français. Nous avons enregistré 2 albums qui sont restés très confidentiels. Avec le recul – et surtout quand je réécoute ce que nous avons produit , je dois bien reconnaître que nous n’étions pas encore tout à fait au point », confie-t-il en riant.

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Pol dans sa salle de répétition © SKettani

Le Martin Gore montois

En parallèle de son travail à la SWDE, Pol rejoint des groupes semi-professionnels comme Paradoxe Vue et Soul Factory, avant de se retirer de la scène à la naissance de son deuxième enfant. « Avec le travail et la famille, c'était trop. Je faisais juste des remplacements de temps en temps ».

En 2019, son vieux Olivier le sollicite à nouveau. Il vient de créer Basildon District, un groupe de reprises du répertoire de Depeche Mode et recherche un guitariste chevronné.

« Au départ, je n’étais pas trop emballé par la proposition, car je n’ai jamais été très fan de Depeche Mode, confesse Pol. Mais la réinterprétation rock des standards du groupe anglais m'a convaincu. Voilà maintenant 5 ans que l'essai de quelques semaines auquel je m'étais engagé dure... Et mes préjugés sur Depeche Mode sont vite tombés. eEn concert, nous sommes toujours surpris quand le public se met à chanter ce que nous avons choisi de laisser tomber. Et c’est assez déconcertant … »

Les mélodies des chansons de Depeche Mode sont toujours très riches et bien construites. C’est assez facile de se les approprier. Avec Basildon District, nous avons pris le parti de jouer de manière très dépouillée, très rock … alors que le groupe anglais est plutôt synthé.

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Pol, Surveillant de marché - Mons

De belles scènes... et quelques moments difficiles

Aujourd’hui, le groupe se produit de Tournai à Charleroi, avec des concerts mémorables comme celui de l’ouverture du Doudou en mai dernier devant des milliers de personnes.

Mais la route n’a pas été sans embûches. Si le succès est maintenant au rendez-vous, il a fallu batailler ferme pour s’imposer dans le landerneau du rock régional. « Certaines prestations sont difficiles, surtout quand le public n’est pas réceptif ». Pol cite en exemple une soirée privée où le groupe était chargé de l'animation : « Les gens étaient là pour parler business et n'écoutaient pas. Une personne nous a même demandé d'arrêter de jouer. Une autre fois, un invité attendait un DJ pour danser et nous a demandé de dégager la piste ! Pour le coup, ça fait bizarre. Dans ces cas-là, nous jouons pour nous. Et c'est dans ces moments-là qu'on se permet quelques petites extravagances. Et, ma foi, ce n’est pas plus mal » !

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Nous ne faisons pas de la musique d'ambiance, ni du bal musette. Ce qui compte vraiment pour nous, c’est quand les gens s’arrêtent, écoutent et restent.