Ludovic a appris à voler de ses propres ailes

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Merveilleux fou du volant dans sa drôle de machine, Ludovic s'imagine souvent oiseau. Pilote de paramoteur depuis plus de 15 ans : toutes les occasions sont bonnes pour prendre de la hauteur et découvrir la Terre, vue du ciel...

Voler! L'aventure aérienne de Ludovic, contremaître Maintenance réseaux à Jodoigne (Ludo, pour les intimes), commence un peu par hasard, en 2008, le jour de son anniversaire. Il est invité à un baptême de l'air en paramoteur biplace. Suspicieux quant à la fiabilité de l'engin, il met rapidement ses a priori de côté.

Après ce vol d’initiation, Ludovic atterrit avec une certitude forgée dans de l’acier inoxydable. C’est ça qu’il veut faire : glisser sur les courants d'air accroché à une voile de parapente : « J'ai eu un coup de foudre instantané. J’en rêvais nuit et jour ». Déterminé, il investit dans du matériel et entame une formation intensive de plusieurs semaines.

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« Il vaut mieux se tromper au sol qu'en l'air »

L'apprentissage est un peu ardu : « Au début, c’était un peu galère... Avant même de décoller, j’ai passé une petite centaine d’heures à peaufiner le gonflage de l’aile au sol ». La maîtrise de la voile au sol est en effet essentielle pour éviter les incidents en vol. Et comme le disent souvent ses copains : il vaut mieux se tromper au sol qu'en l'air...

Après ces semaines de préparation sur le plancher des vaches, Ludo a le feu vert pour effectuer son premier vol en solo. Il se souvient qu'il n'en menait pas large : « Au sol, mon instructeur me communiquait des instructions par radio. Normalement, juste après le décollage, on s'assied sur une petite sellette. Tellement j'étais stressé, je me suis agrippé aux sangles durant tout le vol… sans penser à m’asseoir. Je devais tout contrôler en même temps : la poignée des gaz pour actionner le moteur, les sangles du frein et celles des suspentes pour contrôler le bord d’attaque de l’aile. Seuls les harnais me retenaient et me cisaillaient les cuisses. Ce vol n’a duré que quelques minutes qui m’ont paru être des heures. J’étais lessivé ! ».

Je n’ai pas besoin de véhicule particulier pour transporter mon paramoteur. La voile se range dans le coffre et le moteur se fixe à un porte-vélo à l’arrière de la voiture. Je peux décoller de partout. Et, en un petit quart d’heure, je me retrouve dans les airs.

Ludovic
Ludovic, Contremaître Maintenance réseaux - Jodoigne

Panique à bord !

Accroché à une simple toile et retenu par quelques fils à plusieurs centaines de mètres du sol, le pilote d'un paramoteur est à la merci des aléas de la météo. En règle générale, un paramoteur ne décolle pas si le vent excède les 25 km/h ou si des fronts nuageux sont annoncés. En l'air, la visibilité minimum doit être au minimum de 3 kilomètres. Interdit de voler dans les nuages ou au-dessus.

Ludo a déjà eu quelques frayeurs. Sa plus mémorable remonte à quelques années lors d'un vol au-dessus de Grez-Doiceau : « Notre assistance au sol nous avertit d'une dégradation des conditions atmosphériques. Quelques minutes plus tard, j'aperçois une bande de nuages noirs avec des rouleaux de cumulo-nimbus qui se rapprochent à grande vitesse. Alors que nous entamons la manoeuvre pour nous poser le plus rapidement possible, je vois mon altimètre s‘emballer. Je suis en train d'être littéralement aspiré vers le haut. Je ferme mon aile en catastrophe pour stopper cette ascension folle avant de chuter comme une pierre. Je me retrouve dans un champ de colza qui, heureusement, amortit ma chute comme un matelas. Je finis mon vol indemne et mon équipement aussi ».

Vole avec les oies

Les plus beaux souvenirs de vol de Ludovic nous emmènent le long des côtes espagnoles. « Avec un groupe de copains, nous avions décollé au petit matin pour admirer le lever du soleil. Nous avons survolé des châteaux et longé la côte sur des kilomètres durant plus de 3 heures… c’était magique ».

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Quant à son rêve le plus fou : élever des bernaches (oies du Canada) pour voler en escadrille avec elles. « Un jour, je le ferai, nous assure-t-il. Un second vœu vient, quant à lui d'être exaucé : « Je voulais embarquer ma famille dans ma passion. Et il se fait que ma fille Charlotte vient de passer son brevet de pilotage. Elle a effectué son premier vol en Espagne cette année. Elle pouvait choisir entre un scooter et un paramoteur : elle a écouté son cœur ! ».

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Père et fille réunis autour d'une même passion