Depuis sa retraite, Patrick ne quitte plus la ligne
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Le passage à la pension n’est pas toujours un cap facile à franchir. Pour Patrick, ex-fontainier du secteur de Soignies et tout jeune retraité, le cap, c'est le Nord. Ou plutôt la mer du Nord ! Et il profite de son temps largement libre pour s'adonner plus encore à sa passion : la pêche en haute mer.
De temps à autre, nous aurons à cœur de rencontrer nos collègues retraités dans leurs nouveaux moments de vie, après la SWDE. C'est dans cet esprit, que nous avons rendu visite à Patrick. Il a pris sa pension en janvier 2024.
Une première sortie en mer : le déclic
Patrick a 18 ans lorsqu'il découvre les joies de la pêche en mer lors d'une sortie au large des côtes belges. « Un ami m'a invité à embarquer sur un bateau pour aller taquiner le cabillaud. Cette partie de pêche a été une révélation pour moi. J'avais une montée d'adrénaline à chaque vibration du sillon de la canne. C'était le signe qu’un poisson tentait de chaparder mon appât. Et les touches étaient nombreuses. Je me suis rendu compte que c'était beaucoup plus amusant que de pêcher la carpe ou la truite en étang ».
Malgré cet engouement, Patrick laisse passer les années avant de monter à nouveau à bord d'un bateau de pêche. « C’est que la pêche en mer ne s’improvise pas, assure-t-il. Il faut du matériel adapté, un bateau, des appâts, une météo sympa … A vrai dire, j’avais toujours l’espoir de rééditer mon expérience et je tannais mes copains avec cette idée fixe ».
Les Hameçons de Mer de Soignies
Il y a six ans, un pote lui propose une idée saugrenue : fonder un club de pêcheurs en mer. « Nous contactons quelques connaissances avec lesquelles nous partageons la même passion. Nous créons à cinq le club des HMS - Hameçons de Mer de Soignies ! Nous sommes aujourd’hui 34 ».
Les HMS de Patrick sont organisés en association. Il leur est alors plus facile d'accéder aux bateaux et aux infrastructures portuaires. Ils peuvent également s’inscrire à des concours nationaux et internationaux pour se confronter à d’autres pêcheurs issus d’horizons différents. « Pour organiser une sortie en mer, il faut être au moins 5. C’est le nombre de pêcheurs qui peuvent prendre place à bord. Un bateau et son skipper se louent 225 € la journée. Nous répartissons les frais sont répartis entre tous les participants ».
Grosses prises et petits poissons
La pêche que pratique Patrick est typique de la mer du Nord. Comme les fonds marins sont essentiellement composés de sable, la majorité des prises sont des poissons plats.
« Les jours de pêche, nous quittons le port dès 8 heures du matin. Nous jetons l’ancre à plus ou moins 10 km de la côte. Là, nous lançons notre ligne munie de 3 hameçons et d’un poids de 250 grammes. Cette ligne n’est pas en nylon, mais en fil tressé. Cette matière permet à la ligne de se gorger d’eau. Elle s'alourdit et coule plus vite. Sans cette précaution, nos lignes s’emmêleraient. Ça deviendrait un fameux bazar autour du bateau. Chaque pêcheur tire au sort son emplacement sur le bateau. L’idéal est d’être à l’avant. Comme appât, nous utilisons généralement des vers de sable ou des couteaux (coquillages allongés – NDLR). Si l’on souhaite prendre du merlan, on peut éventuellement pêcher avec des crevettes »
Une taille minimum est imposée pour chaque prise, selon le poisson pêché : sole, limande, flet, turbo, etc. Les garde-côtes veillent. Patrick se fait un devoir de respecter les règles de pêche : « Car les amendes peuvent être salées si l’on ne rejette pas les poissons trop petits. Sans compter que tout notre matériel peut aussi être confisqué ».
En mer, nous rejetons toujours les poissons trop petits. Nous voulons bien sûr échapper aux amendes, mais surtout, c'est préserver la ressource qui nous motive.
« Du pastis et du soleil en plus »
Depuis qu’il pêche en mer, Patrick a développé un véritable esprit de compétition. « Je participe fréquemment à des concours de pêche. J’adore ces moments qui fouettent le sang. Mon meilleur souvenir date de l’année passée, quand je me suis classé deuxième sur les 94 participants du grand concours international Robby Fish ». Lors d’un concours, les compétiteurs se retrouvent toute la journée à 5 sur un bateau. De retour au port, les prises sont comptées et pesées. En plus d’être pesés, les bars sont mesurés. Leurs tailles apportent des points supplémentaires.
Et demain ? Patrick envisage de lever l’ancre pour se rapprocher de la mer. « Maintenant que j’ai le temps, je vais vivre ma passion à fond. Ma femme est entièrement partante pour participer à mon projet. Dans un premier temps, nous allons vendre notre maison de Soignies. Ensuite, nous allons rejoindre ma fille qui habite à Sainte-Maxime en France, le long du golfe de Saint-Tropez. Là, je vais m’acheter un petit bateau pour aller pêcher en haute mer. Je l’ai déjà fait quelques fois et c’est génial. Par rapport à la côte belge, il y a le pastis et le soleil en plus ! »