PFAS - Le laboratoire se démène pour rassurer la population
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Coordinateur du monitoring PFAS pour l’ensemble de la Wallonie, le laboratoire de la SWDE a atteint son objectif en un temps record : disposer de prélèvements pour les 643 zones de distribution de la région. Les derniers sont maintenant entre les mains d’un laboratoire spécialisé en Allemagne. Résultats dans les prochains jours…
Afin de pouvoir rassurer la population rapidement, la SWDE a accéléré la cadence : les résultats prévus pour courant 2024 seront obtenus pour la mi-décembre 2023.
En Wallonie, il y a 643 zones de distribution d’eau. La SWDE en dessert 278, pour lesquelles les résultats, tous en dessous de la future norme PFAS, sont disponibles en ligne depuis le 24 novembre 2023. Par soustraction, il en reste donc 365 gérées par 46 distributeurs, à échantillonner dans un délai d’à peine quelques jours. Un véritable défi pour nos 15 préleveurs, mais pas que.
Des renforts bienvenus
Dès les premières heures, notre laboratoire prend son rôle de coordinateur à bras-le-corps. Il enfile également une casquette supplémentaire au pied-levé : celle de préleveur à la demande du SPW-ARNE pour les autres distributeurs, petits et grands, n’ayant pas encore réalisé leurs prélèvements. Cette prise en charge plus large nécessite le soutien d’autres acteurs du secteur de l’eau. La CILE, par exemple, ayant terminé le monitoring sur ses zones de distribution, a rapidement répondu présent en nous mettant à disposition deux préleveurs.
Les renforts viennent également de l’intérieur. Au labo, la priorité étant donnée aux prélèvements PFAS, les autres analyses fonctionnent au ralenti. C’est le cas dans la cellule chimie minérale d’où provient Maxime, analyste chimie-process et préleveur volontaire. « Maxime s’est porté volontaire pour nous prêter main forte. Nous l’avons formé au prélèvement des PFAS et il a ensuite passé 3 jours de tournée avec nous, essentiellement sur Liège. C’était un chouette coup de main et une belle entraide d’un autre service du labo. », confirme Julien.
La charge de travail de notre côté était largement réduite, on avait plus de temps et eux étaient débordé. J’ai trouvé cela normal de les aider.
Une occasion de découvrir le pays
Pour couvrir les 365 prélèvements restants, la SWDE part en terres inconnues. Le SPW nous met à disposition des informations concernant les zones de distributions d’eau et les adresses nécessaires pour y envoyer nos préleveurs. Nos équipes doivent sortir de leur zone de confort. Tout d’abord, vu l’exposition médiatique des dernières semaines, elles sont parfois confrontées à la curiosité des citoyens au sujet des PFAS. Ensuite, les conditions climatiques n’épargnent pas les équipes qui maintiennent le rythme contre vents et marées.
Enfin, elles doivent cette fois se rendre dans des communes hors-réseau SWDE et partent ainsi à la découverte de nouvelles contrées. C’est le cas de Thierry, 15 ans de métier en Province de Luxembourg ou encore Faustin, habitué au Brabant Wallon, descendu en renfort dans le sud du pays.
Ça nous changeait un peu de la routine ! C’était agréable. Je me suis rendu dans des coins à quelques minutes de mon secteur mais dans lesquels je ne m’étais jamais aventuré.
J’ai surtout couvert un secteur que je connais et que je fais au moins une fois semaine. J’en suis sorti durant une bonne journée où j’ai vu d’autres décors, c’est vrai que cela change.
Une partition rondement écrite
La Cellule Planification de notre laboratoire joue également un rôle important dans toute cette campagne. Tel un chef d’orchestre, elle donne le tempo pour que l’on puisse tout rassembler dans les temps. Sur base d’informations transmises par le SPW, nos collègues créent des fiches d’identité de tous ces échantillons dans notre base de données, y associent les bonnes adresses et déterminent des tournées de prélèvements optimales pour notre équipe de 15 préleveurs et pour les deux renforts de la CILE. Un travail titanesque réalisé dans un timing très serré et avec des ressources non-extensibles.
La planification, c’est comme une partition. On y écrit les notes qui seront ensuite jouées par les préleveurs.
Soulagement et fierté quelques jours avant la date limite, tous les prélèvements arrivent au laboratoire SWDE où ils sont vérifiés et surtout recomptés (il ne s’agirait pas d’en oublier un après tous ces efforts). Les voici prêts à partir vers l’Allemagne pour être analysés.
Un bel exploit pour l’équipe et pour la SWDE
« Au laboratoire, nous avons l’habitude de traiter une centaine d’échantillons par jour. Cela n’empêche que nous avons été assez impressionnés face à toutes les bouteilles rassemblées. On a bien bossé quand même ! Ces flacons ont été remplis partout en région wallonne, parfois très loin du labo et nous avons réussi à tout rassembler en quelques jours. C’est un bel exploit pour les équipes du labo et pour la SWDE en tant que coordinateur. », conclut Julien.
Du côté du laboratoire, après avoir dû ralentir l’exécution du planning de routine pour échantillonner majoritairement des PFAS, le retour à la normale est un peu brusque. Il faut à présent rattraper les prélèvements des derniers jours. Nul doute que l’équilibre sera vite rétabli.
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