Recherche de fuite par drone : pour ou contre ?

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La performance d’une société de distribution d’eau se mesure aussi à son habileté à limiter les pertes d’eau sur son réseau. Ennemi numéro 1 : la fuite. Les techniques pour la traquer sont connues. Mais, de nouvelles méthodes font leur apparition. A la SWDE, nous les passons au banc d’essai. Zoom sur la première d’entre elles : la caméra infrarouge montée sur un drone.

Sous nos pieds, 40.000 kilomètres de canalisations composent le réseau de la SWDE. Si on mesure la circonférence de la terre, on arrive plus ou moins à la même longueur ! A chaque mètre, une fuite peut survenir. Et qui dit fuite, dit perte et gaspillage d’eau. Qui dit fuite, dit aussi menace potentielle sur la fourniture d’eau des populations !

Si seulement elles pouvaient toutes se manifester par des flaques d’eau suspectes qui apparaissent en surface, le métier de chercheur de fuites serait plus simple… Mais ce n’est que rarement le cas. Actuellement, les équipes spécialisées traquent les fuites avec des méthodes principalement acoustiques. Et oui, elles parviennent à « entendre », à travers le sol, l’eau qui s’échappe des canalisations grâce à des hydrophones à plateau, à pointe ou des corrélateurs.

La recherche fuite à la SWDE (vidéo)

Au-delà du son

Mais il arrive que l’écoute des bruits du sous-sol ne soit pas suffisante. Une rue à dense circulation, une conduite en PVC (matériau qui atténue le son) ou encore une canalisation de gros diamètre dans laquelle l’eau circule à haut débit sont autant de complications pour la recherche acoustique de fuites.

Face à cette complexité de terrain, nous devons innover et chercher de nouveaux outils pour repérer les fuites plus difficilement décelables. Une piste a retenu l’attention du jury lors de la première campagne Nos idées ont de la valeur : celle de la localisation de fuite par drones. L’équipe à la base de cette idée est ensuite allée plus loin dans ses investigations.

Et si on prenait un peu de hauteur ?

L’hypothèse de départ est la suivante : dans les milieux difficiles d’accès, et pour couvrir de grandes distances, pourquoi ne pas prendre de la hauteur ? La recherche de fuites par satellite s’est avérée efficace. On a voulu tester si cela fonctionnerait aussi à une altitude moins élevée, en utilisant un drone.

Traquer les fuites sur notre réseau depuis l’espace

Avec l’intercommunale de Wallonie picarde Ipalle et sa filiale CITV (Cadastre et Inspection télévisuelle des réseaux de collecte), nous avons réalisé un test en équipant un drone d’une caméra infrarouge.

Caméradrone

Comment fonctionne le principe de l'analyse des sols par la caméra infrarouge ? En fait, cette technologie met en évidence la différence de température des surfaces, grâce à une échelle de couleur allant du bleu foncé pour les zones très froides au rouge pour les zones chaudes. Comme l’eau de nos canalisations avoisine les 10-12 degrés, on peut remarquer, là où une fuite est présente, des réchauffements de la zone en hiver ou des refroidissements en été.

On espère que le sol rendu humide à cause de la fuite aura une température différente de la zone sèche qui l’entoure. En hiver, si le sol est froid, on espère avoir une zone plus chaude. En été, si le sol est chaud, on espère détecter une zone plus froide

Sigrid
Sigrid, Gestionnaire du projet "Nouvelles techniques de recherche de fuites"

La météo influence hélas beaucoup les résultats, comme la présence de brouillard et de vent. L’ensoleillement impacte également la précision de la caméra.

Comparaison

Lors du test qui a été effectué, les arbres empêchaient malheureusement le drone de voler à l’altitude souhaitée. De plus, la hauteur de vol et le vent frais ont influencé négativement les mesures.

Pas encore la solution idéale, mais…

Soleil, arbres, température extérieure… Cela fait pas mal de contraintes. Mais la piste n’est pas à abandonner pour autant. Il existe plusieurs types de caméra infrarouge et leur degré de résolution évolue sans cesse. Outre le type de caméra, plusieurs altitudes d’inspection de nos canalisations par voie aérienne peuvent aussi être envisagées. Par exemple à hauteur d’homme, la caméra infrarouge est alors posée sur un casque. Ou plus haut encore, grâce à des prises de vues effectuées à bord d’un avion…

Prochaine méthode à être testée : la recherche de fuite par induction électromagnétique. A lire prochainement sur nous.swde.be.

Et alors, bonne ou mauvaise idée ?