Dans l'ombre du héros, Laurence...
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Pour vaincre chaque année le Dragon montois, notre collègue Olivier, alias Saint-Georges, compte sur le soutien sans faille de son épouse, Laurence. Nous ne pouvions pas évoquer l'un sans mettre l'autre en lumière, surtout qu'en plus d'être mari et femme, ils sont aussi collègues ! A Mons, Laurence travaille dans le service Clientèle. A quelques jours de la Ducasse, nous lui avons discrètement demandé comment elle vivait le Doudou dans l'ombre du héros.
« Ma foi très bien ! », nous dit-elle en éclatant de rire. L’œil un rien malicieux, elle nous avoue qu’elle serait même plutôt fan de Saint-Georges. Et surtout jamais la dernière à faire la fête avec les copains.
Son histoire avec Olivier débute en 1993. Ils travaillent tous les deux à l’IDEMLS, l'Intercommunale de Distribution d'Eau de Mons, La Louvière, Soignies, fusionnée avec la SWDE en 2006. Laurence n’est pas indifférente aux regards enjôleurs que lui lance Olivier en catimini. « Un jour, il m’a gentiment offert de petits chocolats… et là j’ai craqué. J’avais trouvé l’homme de ma vie. Je savais que sa famille était étroitement liée à la Ducasse de Mons. Ce n’était pas pour me déplaire, car j’étais plutôt une sorteuse et j’adorais l’ambiance du Doudou ».
Notre article sur Olivier, alias Saint-GeorgesLes Tic & Tac du Doudou
En 1994, Olivier devient l’un des personnages du combat dit Lumeçon, le moment le plus intense du Doudou. Il intègre la bande des 11 Diables. Pour le couple, cette intégration dans le cercle très fermé des acteurs du folklore montois est surtout un prétexte pour s’amuser entre copains. Alliés naturels du Dragon, les Diables ont la réputation d’être de turbulents garnements. « À l’époque, nos amis nous appelaient les Tic et Tac du Doudou. Nous étions inséparables et toujours partants pour faire la fête ».
En 2010, Olivier devient le nouveau Saint-Georges. Les sentiments de Laurence sont alors partagés. Elle est submergée de fierté mais sait également que les choses sérieuses vont commencer… « Cette nomination était inespérée pour Olivier. Suite au refus de son père en 1984, il n’appartenait en effet plus à la lignée des Saint-Georges. La proposition de son cousin l’a comblé de joie puisque son rêve d’enfant se réalisait. De mon côté, je partageais ce moment de bonheur. Car, à la naissance de notre fils Victor, j’avais le secret espoir qu’il devienne un jour le Saint-Georges de Mons ».
L'assistante de luxe d'un Saint
Olivier prend alors son rôle avec beaucoup de sérieux. Il va même jusqu’à repenser le nouveau caparaçon du cheval de Saint-Georges. « Je le trouvais un peu trop minimaliste, nous confie-t-il. Il lui fallait plus de panache ».
Avec Laurence, il propose une série de croquis qu’un styliste professionnel parachève. « Pour nous, tous les détails étaient importants. Nous voulions le meilleur pour le Doudou, car Olivier est très à cheval sur la tradition (c’est le cas de le dire – NDLR). Lorsqu’il était Diable, je l’aidais de mon mieux au niveau des costumes. En devenant Saint-Georges, Olivier a bénéficié de toute l’assistance du comité du folklore. Quant à moi, je suis toujours là pour veiller au grain. C’est moi qui fais le check up de sa tenue avant chaque Lumeçon. Et durant le dimanche de la Trinité comme pendant le petit Doudou, le week-end suivant, je suis continuellement sur le qui-vive pour pallier les problèmes éventuels. Il m’est arrivé de devoir traverser la foule pour aller rechercher des gants oubliés dans la voiture. Je peux vous dire que c’est une véritable épreuve (rire) ».
Quelques semaines avant le grand jour, Laurence s’attèle à la fabrication des pompons qui vont orner la crinière de Condé, la monture de Saint-Georges. « Avec le temps, je suis devenue experte en la matière. Considérés comme autant de porte-bonheur, les pompons sont distribués durant le Doudou et il faut les refabriquer chaque année ».
Georgette
Comme Victor a également été le petit Saint-Georges durant des années, Laurence a fait partie de toutes les aventures du Doudou. « À Mons, on m’appelle parfois affectueusement Georgette. Et je dois avouer que ça n’est pas pour me déplaire. Comme les épouses des acteurs sont très impliquées, beaucoup sont devenues de bonnes copines. On se retrouve souvent autour d’une bonne table durant l’année pour évoquer nos souvenirs de Ducasse ».
Dès lors, pourquoi ne pas participer au Doudou en devenant l’une des actrices de la fête ? « Simplement parce que, pour faire partie du cortège comme porte-drapeau ou devenir Cybelle ou Poliade, il faut être rousse… toute l’année. Personnellement, je me préfère en blonde (rires) ! »
Dans le folklore montois, les personnages féminins sont incarnés par des femmes rousses, car au Moyen-Âge, le roux est symbole de renaissance et de puissance.