Éric Van Sevenant : “Notre capacité de mobilisation est inscrite dans notre ADN” !
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Même au plus fort de la crise du Covid-19, nous avons rempli notre rôle de service public. Malgré des conditions de travail inédites, nous avons eu à cœur d’assurer la fourniture d’eau pour tous. Éric Van Sevenant, Président du Comité de Direction, pointe notre sens naturel du devoir. Rencontre avec un dirigeant fier de la capacité de mobilisation de ses équipes.
Nous sommes le mardi 17 mars 2020. La météo est plutôt belle, comme le calme avant la tempête. Ce soir-là, presque en début de nuit, le Conseil National de Sécurité l’annonce : la Belgique va être confinée durant 3 semaines. Le pays tout entier à l’arrêt. Le moment est historique.
Il n’y a que quelques jours pour s’adapter à cette nouvelle situation. Pour beaucoup, citoyens comme entreprises, c’est le stress. Mais pas à la SWDE. Étrangement, le Comité de direction est plutôt serein. Il sait qu’il peut compter sur l’engagement collectif pour continuer notre mission : fournir de l’eau à tous, en assurant la sécurité et la santé de chacun.
Aujourd’hui, cela fait exactement 6 mois que tout a basculé. Éric Van Sevenant, Président du Comité de direction, revient sur ces événements qui ont confirmé l’importance d’un service public de l’eau et la capacité de nos équipes, du fontainier au manager, à se mobiliser face à une crise totalement inédite.
Vu de l’extérieur, la SWDE a rapidement trouvé le rythme pour faire face aux mesures totalement inédites imposées par le Centre National de Sécurité. Etonnant, non ?
Éric Van Sevenant : Pas vraiment... Nous sommes rôdés, en interne, aux situations de crise. Nous devons régulièrement faire face à des pollutions ou des fuites d’eau qui mettent à sec le réseau. Même si la crise du Covid-19 est d’une toute autre ampleur, nous avons l’habitude d’analyser et de gérer les situations difficiles. C’est une des forces de la SWDE. Nous avons donc pu très vite adapter notre fonctionnement aux nouvelles réalités dictées par le virus.
Et là, l’enjeu est double : garantir la santé du personnel et assurer la continuité d’approvisionnement en eau...
EVS : Tout à fait ! Dès l’annonce de l’état d’urgence par le CNS et la Région wallonne, nous avons organisé le travail des agents sur le terrain en leur demandant, bien sûr, de respecter les mesures de distanciation sociale et de se focaliser uniquement sur les urgences et les nécessités : fuites importantes, nouveaux raccordements ou problèmes de qualité d'eau.
Nous avons également fait basculer, du jour au lendemain, plus de 600 de nos collaborateurs en télétravail. Nous avons réussi cette transition en deux ou trois jours à peine car nous disposons déjà d’un équipement de pointe et d’un réseau informatique performant.
Et comme nous avions également initié, bien avant le confinement, un projet-pilote de télétravail avec une partie des équipes du Pôle Commercial et du Pôle RH, nous avons pu déployer la méthode de travail à plus grande échelle.
Une telle adaptation, pour une entreprise de 1.400 collaborateurs répartis sur 25 sites, ne se fait pas en un claquement de doigt. Ce fut pourtant le cas...
EVS : La SWDE est une entreprise publique autonome, ce qui nous permet d’agir sans attendre d’autorisation. De plus, notre situation financière est très saine et permet de financer par nous-mêmes nos actions.
A côté de cela, notre culture d’entreprise nous permet de nous organiser pour faire face à des situations imprévues. Les syndicats sont notamment associés aux décisions que nous avons prises et prenons vis-à-vis du personnel dans le cadre de la gestion de la crise du coronavirus.
Avec le recul, comment analysez-vous la force de mobilisation de votre personnel ?
C'est dans notre ADN ! Nos membres du personnel sont animés par le service qu’ils rendent à la population. Ils ont conscience que leur mission est de garantir de l’eau pour tous. En situation de crise, nos équipes se mobilisent naturellement. Et comme nous encourageons une certaine autonomie et l’initiative, les solutions à un problème émergent rapidement.
Dans les premiers jours par exemple, nous manquions de masques. D’initiative, les hommes restés sur le terrain, susceptibles d’être en contact avec la population, se sont débrouillés pour s’équiper. Ils ont pris toutes les mesures de précaution pour continuer à travailler. Personne n’a fui ses responsabilités.
De son côté, la SWDE a essayé de faire avancer plus rapidement les choses pour permettre à son personnel de travailler en toute sécurité.
La SWDE n’a pas eu recours au chômage économique durant cette période. Pourquoi ?
EVS : Parce que nous avions financièrement les reins assez solides pour le faire. Le fait de pouvoir continuer nos activités a notamment permis de maintenir le plein pouvoir d’achat de tout notre personnel. C’est vraiment une fierté d’avoir permis à chacun au sein de la SWDE de conserver un salaire à 100%.
Grâce à la spécificité de notre métier, reconnu comme essentiel dans la lutte contre le Covid-19, tous les parents, parmi notre personnel, pouvaient bénéficier de l’accès aux garderies pour leurs enfants pendant le confinement.
Quel pourrait être le premier enseignement que vous tirez de cette situation exceptionnelle
EVS : Une crise de cette ampleur est un formidable accélérateur ! Prenons un exemple concret : hors crise, il nous aurait fallu deux années pour développer notre expérience pilote de télétravail. Confrontés à l’urgence de la situation, nous nous sommes organisés pour nous équiper et finaliser l’opération. Le télétravail fera, à l’avenir, partie intégrante de notre mode de fonctionnement. Nous travaillons aujourd’hui pour valoriser les autres enseignements de cette crise.