Michaël, un fontainier engagé à Bertrix au bout d’une formation solide

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On n’apprend pas le métier de fontainier à l’école. Les anciens vous diront qu’ils ont fait leurs armes sur le tas, au contact de plus anciens qu’eux. Les fontainiers d’aujourd’hui doivent avoir en poche un certificat de compétences acquises lors de formations organisées en partenariat avec le Forem. Michaël fait partie de cette nouvelle génération de fontainiers directement opérationnels.

Lundi 16h00, centre d’exploitation de Bertrix - Le temps est à la pluie et la journée semble avoir été assez éprouvante pour tous les hommes qui reviennent du terrain. Qu’importe ! A l’entrée du bâtiment, ils échangent quelques boutades ponctuées de rires avant de se séparer pour goûter un repos bien mérité. L’ambiance est à la détente…

Retour du Congo

Adossé à un mur de briques, Michaël Marquet nous fait de grands signes pour attirer notre attention. La trentaine bien campée, ce grand gaillard est le petit dernier de la bande. CECAF en poche (certificat de compétences acquises en formation) à la suite d’un rapport de stage positif et d'un examen pratique réussi, il n’est dans la team de fontainiers luxembourgeois que depuis à peine six petits mois.

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« Je pense que mon histoire ressemble à beaucoup d’autres, raconte-t-il. J’ai travaillé pendant dix ans dans le milieu piscicole au Congo. Suite aux événements et à ma situation de famille qui a évolué, nous avons décidé, ma femme et moi, de revenir en Belgique en 2017. Comme j’avais une formation de pisciculteur, je me suis naturellement tourné vers les fermes d’élevage de truites pour retrouver du travail. J’ai très vite compris que le secteur était bouché et qu’il fallait que je trouve autre chose. »

Une formation comme une aubaine

En contact avec le Forem, Michaël apprend qu’une filière de formation « fontainier » est créée avec le soutien la SWDE. Pour lui, cette formation est une aubaine car aucune école ne décerne de diplôme pour ce métier.

« Comme j’ai toujours travaillé dans le secteur de l’eau et que je désirais exercer un métier au grand air, je trouvais que le métier de fontainier mallait comme un gant, explique-t-il. Je me suis dès lors inscrit sans attendre au centre de compétence Forem à Verviers, plus connu comme étant le Polygone de l’eau. Ma formation, qui s’est répartie sur 2018 et 2019, m’a fait découvrir les bases essentielles du métier. »

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Durant sa formation, Michaël a l’occasion de manipuler toutes les pièces et les équipements généralement utilisés par les fontainiers. Il bénéficie également de notions d’hydraulique. Il apprend à réaliser des montages pour la pose des conduites et des vannes, mais aussi à sécuriser les chantiers.

« J'ai bénéficié d’une formation très complète mais également très abordable, se félicite Michaël. Les cours sont bien donnés et toute personne, un peu bricoleur et habile de ses mains, peut la suivre et la réussir. La formation se poursuit par un stage pratique qui te plonge directement dans le bain. Pour ma part, j’ai choisi d’effectuer mes quatre semaines de stage obligatoire dans une entreprise privée chargée de réaliser des travaux de gros œuvre, parmi lesquels : la pose de canalisations et de raccordements. »

A l’issue de son stage, Michaël bénéficie d’un PFI (Plan de Formation Insertion) qui lui permet de prolonger son activité professionnelle durant quelques mois dans cette entreprise (jusque fin décembre 2019). Dans la foulée, la SWDE le contacte pour rejoindre une équipe du côté de Verviers. Mais le Covid a bouleversé un peu la donne : « J’ai finalement été affecté au centre d’exploitation de Bertrix. Mes collègues m’ont rapidement pris sous leurs ailes pour me montrer les trucs et astuces du métier, tantôt pour réparer une fuite, tantôt pour placer ou changer un compteur. »

J’ai constaté qu’il y a parfois quelques petites différences entre ce que j’avais vu durant ma formation et la réalité du terrain. L’important, c’est d’être capable de s’adapter à toutes les situations.

Michaël Marquet
Michaël Marquet, Fontainier - Centre d'exploitation de Bertrix

Pleinement satisfait de ses conditions de travail et la bonne intégration dans l’équipe de Bertrix, Michaël est surtout enthousiaste à l’idée qu’il va pouvoir évoluer au sein de la société : « À la SWDE, le potentiel d’évolution professionnelle est beaucoup plus important que dans le privé. J’ai commencé en 2020 comme fontainier de base. Je dois encore passer les formations piquet et garde cette année. Ensuite, j’aurai accès à d’autres programmes comme la formation secouriste, la formation clarck, les formations conduite de poids lourds ou de machines de terrassement, etc. Sans compter qu’on ne s’embête jamais car notre contremaître prend la peine de varier les tâches qu’il nous confie. Il nous envoie par exemple au "trou" pour réparer une fuite avant de nous confier le remplacement de vanne ou la pose d’un compteur… »

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Cet après-midi là, Michaël avait été envoyé au "trou" pour réparer une fuite dans les rues de Carlsbourg (Paliseul)

Accepter de mouiller sa chemise

S’il se sent « comme un poisson dans l’eau » dans son nouveau métier, Michaël est bien conscient qu’une telle profession n’est pas à la portée de tout le monde : « Pour être fontainier, il faut être volontaire et accepter de mouiller sa chemise… dans tous les sens du terme. Comme c’est un travail de terrain qui touche au gros œuvre, c’est physiquement assez dur car on est dans le froid, la boue et l’eau tout au long de la journée. 

Cela me convient car je ne voulais surtout pas me retrouver derrière un bureau ou un guichet. Et comme les conditions de travail sont rudes, l’ambiance est bonne car tout le monde est solidaire. Je suis arrivé ici comme le petit nouveau. Le meilleur moyen de faire sa place est de montrer que je n’ai pas peur de travailler et que je suis capable d'aller au bout de mes missions. »

Les CECAF sont en passe de devenir des certificats de validation des compétences qui ont valeur de document légal reconnu en Fédération Wallonie-Bruxelles. Nos fontainiers auront ainsi un diplôme qui attestent de la maîtrise de leur métier.

Carine Courtin
Carine Courtin, Manager du Centre de compétences

Ces formations conjointes avec le Forem fonctionnent bien ! Elles constituent aujourd’hui le parcours obligé pour tout candidat désireux de se faire engager à la SWDE en tant que fontainier. Au vu de ce succès, depuis le 14 septembre, la SWDE et le Forem sont devenus des partenaires pour améliorer la formation du personnel des entreprises du secteur de l’eau, tant publiques que privées.