Mohamed, beau parleur
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- Y'a pas que le boulot...
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L'expression « beau parleur » peut se lire de deux façons : celui qui charme avec des mots et celui qui manie l'éloquence avec brio. Mohamed réunit les deux. A la tribune de son club liégeois d'orateurs, il essaie de transformer chaque discours en petit chef-d’œuvre où ses mots ne séduisent pas seulement : ils embarquent, surprennent ou font réfléchir.
Ingénieur architecte à Verviers, Mohamed a dix ans quand il écrit ses premiers textes de rap et de slam. « Juste comme ça, dit-il, pour jongler avec les mots, les mettre en rythme et les associer à des sonorités musicales ». Il vit alors en Guinée. « Mon père me disait souvent que les mots avaient une puissance immense, mais que c’était l’intonation et l’éloquence qui les rendaient inoubliables. Un de ces conseils qui est mon leitmotiv : écoute et apprends, lis et écris. Quand tu liras, tu apprendras. Quand tu apprendras, tu sauras. Quand tu sauras, tu auras la clé de ta vie ».
Adolescent, il se retrouve sur scène, au cœur d’un groupe de rap et d'une compagnie théâtrale. « Le théâtre est comme un langage secret : quand on parle avec éloquence, on touche l’âme des gens », confie-t-il. Arrivé à Liège pour ses études, Mohamed rejoint les groupes littéraires et la troupe de l'Université. C'est sa bouffée d’air frais après ses cours d'ingénieur civil : « La technique aide à comprendre le monde, mais l’éloquence est essentielle pour l’exprimer », philosophe-t-il...
Quand on parle avec éloquence, on parvient à toucher l’âme des gens

S'affirmer avec panache
Toujours fasciné par le bien parler, Mohamed rallie, dès sa création en 2020, les Orateurs de Liège, dont il est aujourd'hui l'un des animateurs. Ce cercle d'éloquence trouve ses racines dans le concept US des Toastmasters, une association internationale qui façonne les orateurs avec rigueur, humour et bienveillance. « À Liège, nous sommes une vingtaine de passionnés qui se retrouvent deux mercredis par mois. Au sein de notre club, la progression se fait comme dans un jeu de rôle : à coups de défis, d’expérience et de reconnaissance !
On commence avec des prises de parole simples, puis on affine son style, sa gestuelle et son charisme. Durant nos séances, j’aime alterner les improvisations et les discours préparés en fonction d’un thème défini à l’avance. J’ai un petit faible pour les improvisations, car j’estime que c’est là que tout le talent d’un orateur se révèle. Il faut être vif, structuré et imaginatif ».

À l’instar d’un art martial où les ceintures indiquent le niveau, chaque membre choisit un parcours et progresse à travers une série de discours destinés à développer clarté, persuasion, gestion du temps, gestuelle ou variété vocale. « Au fil de nos réunions, nous pouvons proposer des discours d'ouverture pour apprendre à se présenter, des discours de persuasion pour inspirer les autres, des discours didactiques pour présenter des projets avec des visuels, etc. ».
Chacun monte sur scène, le cœur en vrac, pour apprivoiser les mots, captiver un auditoire et s’affirmer avec panache. Pas de jugements, juste un public complice qui applaudit les bégaiements transformés en envolées lyriques.

Après chaque intervention, un évaluateur propose un retour constructif sur les points forts et les axes d’amélioration. « Ce sont ces conseils précis qui nous font progresser », souligne Mohamed dont les défis d'éloquence ne se limitent pas à la langue française. L'anglais à Bruxelles, l'allemand à Aix-la-Chapelle et le néerlandais à Maastricht sont autant de nouveaux terrains d’entraînement et d'autres manières de « toucher l'âme des gens ».
Un club au sein de la SWDE ?
Sûr que Mohamed n’hésiterait pas une seconde à organiser un petit club d’éloquence à la SWDE. Si la volonté de sortir de votre zone de confort pour développer cette compétence, n’hésitez pas à le contacter. Il se fera un plaisir de réveiller l’orateur qui sommeille en vous !
Contacter Mohamed