Pourquoi des prix de l’eau si différents entre la Wallonie, la Flandre et Bruxelles ?
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A l’heure où l’on reparle de la facture d’eau, une question revient souvent sur la table : pourquoi l’eau du robinet est-elle plus chère en Wallonie qu’à Bruxelles, alors qu’elle est puisée en Wallonie ? Point de départ pour bien comprendre : ce n’est pas l’eau qui est facturée mais le service qui consiste à l’acheminer jusqu’aux robinets de tout un chacun. Démonstration.
La distribution d’eau fait partie des activités qui nécessitent de très lourdes et très coûteuses infrastructures pour pouvoir être mise en œuvre: stations de pompage et/ou de traitement, réservoirs, canalisations, … Différents facteurs font en sorte que ces infrastructures sont plus ou moins chères et qu’elles sont plus ou moins rentabilisées en fonction du nombre de personnes qu’elles desservent.
D'abord, un constat: les chiffres 2022 de la facture d’eau en Wallonie, en Flandre et à Bruxelles, le prouvent : la facture d’eau est moins élevée à Bruxelles. L’écart entre la Flandre et la Wallonie est plus minime.

Que constater ?
- Le tarif de la SWDE est resté quasiment inchangé depuis 2018 (très légère augmentation de 0,04% pour la contribution au fonds social de l’eau ). Ce n’est pas le cas chez nos voisins.
- Le prix de l’eau à Bruxelles est systématiquement plus bas que chez de Watergroep et la SWDE.
Maintenant que ce constat est clair, cherchons à comprendre pourquoi...
C’est à Bruxelles que le kilomètre de conduite est le plus « rentable »
Plus les habitations à alimenter sont espacées les unes des autres, plus le transport de l'eau coûte cher. Pour schématiser: distribuer 10.000 m³ à 100 ménages qui sont concentrés en ville n'a pas le même coût que distribuer cette même quantité d'eau à 100 ménages qui habitent à la campagne...
Voici la réalité de terrain :
Nombre de clients par km de compteur |
|
SWDE |
40 |
De Watergroep (Flandre) |
48 |
Vivaqua (Bruxelles) |
72 |
Et c’est encore plus cher si ces conduites doivent être placées dans un sol accidenté et rocheux comme dans nos régions, plutôt que sur un terrain plat et meuble... comme en Flandre.
Autre élément qui impacte le coût : le nombre de sites de captage nécessaire pour produire ces 10.000 m³ à distribuer...
Le tableau ci-dessous reporte donc les raisons objectives des disparités de tarifs entre les différentes régions du pays.

Conclusion : comparé à Bruxelles, il faut 6,5 fois plus de conduites en Wallonie pour que l’eau arrive au robinet de tous les habitants. Avec la Flandre, ce facteur reste défavorable, mais descend à 1,5.
Heureusement, grâce aux efforts fournis par chacun à la SWDE pour maintenir le CVD inchangé depuis 2014, les tarifs entre la Flandre et la Wallonie ont d’ailleurs tendance à se rapprocher.
Un défi pour le futur : limiter l’extension du réseau !
Cette comparaison met également en évidence un défi pour le futur : au cours des 20 dernières années, le volume d’eau distribué en Wallonie est resté stable (± 160 millions de m³) mais le réseau s’est étendu de 2.770 kilomètres (+ 7%).
Il y a donc un véritable défi qui dépasse les compétences de la SWDE : construire en hauteur ou poursuivre l’extension des zones périurbaines. Inutile de dire de quel côté penchent les distributeurs d’eau comme nous !