Pourquoi des prix de l’eau si différents entre la Wallonie, la Flandre et Bruxelles ?
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A l’heure où l’on reparle de la facture d’eau, une question revient souvent sur la table : pourquoi l’eau du robinet est-elle plus chère en Wallonie qu’à Bruxelles, alors qu’elle est puisée en Wallonie ? Point de départ pour bien comprendre : ce n’est pas l’eau qui est facturée mais le service qui consiste à l’acheminer jusqu’aux robinets de tout un chacun. Démonstration.
La distribution d’eau fait partie des activités qui nécessitent de très lourdes et très coûteuses infrastructures pour pouvoir être mise en œuvre: stations de pompage et/ou de traitement, réservoirs, canalisations, … Différents facteurs font en sorte que ces infrastructures sont plus ou moins chères et qu’elles sont plus ou moins rentabilisées en fonction du nombre de personnes qu’elles desservent.
Que constater ?
- Le tarif de la SWDE est resté quasiment inchangé depuis 2018 (très légère augmentation de 0,04% pour la contribution au fonds social de l’eau ). Ce n’est pas le cas chez nos voisins.
- Le prix de l’eau à Bruxelles est systématiquement plus bas que chez de Watergroep et la SWDE.
Maintenant que ce constat est clair, cherchons à comprendre pourquoi...
C’est à Bruxelles que le kilomètre de conduite est le plus « rentable »
Plus les habitations à alimenter sont espacées les unes des autres, plus le transport de l'eau coûte cher. Pour schématiser: distribuer 10.000 m³ à 100 ménages qui sont concentrés en ville n'a pas le même coût que distribuer cette même quantité d'eau à 100 ménages qui habitent à la campagne...
Voici la réalité de terrain :
Nombre de clients par km de compteur |
|
SWDE |
40 |
De Watergroep (Flandre) |
48 |
Vivaqua (Bruxelles) |
72 |
Autre élément qui impacte le coût : le nombre de sites de captage nécessaire pour produire ces 10.000 m³ à distribuer...
Le tableau ci-dessous reporte donc les raisons objectives des disparités de tarifs entre les différentes régions du pays.
Conclusion : comparé à Bruxelles, il faut 6,5 fois plus de conduites en Wallonie pour que l’eau arrive au robinet de tous les habitants. Avec la Flandre, ce facteur reste défavorable, mais descend à 1,5.
Heureusement, grâce aux efforts fournis par chacun à la SWDE pour maintenir le CVD inchangé depuis 2014, les tarifs entre la Flandre et la Wallonie ont d’ailleurs tendance à se rapprocher.
Un défi pour le futur : limiter l’extension du réseau !
Cette comparaison met également en évidence un défi pour le futur : au cours des 20 dernières années, le volume d’eau distribué en Wallonie est resté stable (± 160 millions de m³) mais le réseau s’est étendu de 2.770 kilomètres (+ 7%).
Il y a donc un véritable défi qui dépasse les compétences de la SWDE : construire en hauteur ou poursuivre l’extension des zones périurbaines. Inutile de dire de quel côté penchent les distributeurs d’eau comme nous !