Y'a pas que le boulot... 3 min  de lecture

Vincent fait flèche de tout bois

Moulurage combinée bois

Sa barbe de hipster taillée au cordeau rend Vincent reconnaissable entre mille. Cette élégance chic qui le caractérise à la ville se retrouve également dans l’art qu’il pratique à « ses heures perdues ». Son matériau de prédilection : le bois. Sous toutes ses formes.

Responsable du service Logistique, Vincent a toujours été attiré par le travail du bois : « Dans ce domaine, je retire autant de plaisir à concevoir et dessiner une pièce qu’à la réaliser ». Outre sa dextérité à travailler cette matière noble, Vincent fait aussi valoir sa formation d’économiste pour investir le plus judicieusement possible dans les essences de bois et les équipements à utiliser. « Car , dit-il, on ne fait jamais du bon travail si le matériau de base ou les outils utilisés ne sont pas de première qualité ».

Menuisier autodidacte

Vincent s’est lancé dans l’aventure de l’ébénisterie et de la menuiserie il y a une bonne quinzaine d’années, lorsqu’il décide, avec sa femme, d’agrandir leur maison à Ghlin. À l’époque, il commande des châssis de fenêtre qui sortent malheureusement de collection.

Le fournisseur lui conseille de choisir un autre modèle. « J’avais conçu l’extension de notre maison en fonction de ces châssis. Comme je ne voulais pas dépareiller l’ensemble, j’ai décidé de les fabriquer moi-même. Je me suis renseigné auprès de professionnels et j’ai acheté des livres sur le sujet. J’ai finalement fait l’acquisition d’une machine « combinée » d’entrée de gamme d’occasion, conçue pour les petits artisans. Elle regroupe plusieurs postes de travail : une scie pour couper les pièces, une raboteuse/dégauchisseuse pour les mettre à épaisseur, une toupie pour les profiler, etc. ».

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Montants, chassis, corniche de toiture moulurée: tout a été fabriqué maison par Vincent

Dans le même temps, son cœur de rockeur fond aussi pour la lutherie et la fabrication d’instruments de musique.

Dans les années 90, j’ai découvert un livre formidable sur la fabrication des guitares. Comme je joue de cet instrument, la complexité du travail à accomplir pour aboutir à une guitare d’exception m’a fasciné

Vincent
Vincent , Manager Logistique

Façonneur de guitares

L’idée a fait son petit bonhomme de chemin. Il suffisait d’une étincelle pour allumer la mèche. Il se fait qu’une section lutherie s’est ouverte aux Cours des Métiers d’art du Hainaut, pas très loin de chez lui. Il n’en fallait pas plus…

« J’y ai suivi une formation de 2 ans en cours du soir. A la base, nous devions construire une guitare acoustique classique assez conventionnelle pour apprendre les gestes du métier. Après ce devoir de classe, je me suis lancé dans la fabrication d’une guitare Lyon & Healy Parlor, une guitare américaine mythique de la fin du XIXe siècle ».

Les goûts musicaux de Vincent sont plutôt orientés roots, un genre de musique puisant ses racines dans les origines du rock : dans le folk, le jazz ou encore le country blues. C’est pourquoi il a voulu fabriquer cette Parlor.

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Le "grand oeuvre" de Vincent: la reconstitution d'une guitare mythique de la fin du 19ème siècle, la Lyon & Healy Parlor.

« Si je m’étais intéressé aux bateaux, mes choix se seraient portés sur la fabrication de vieux gréements ou de ces canots à moteur en acajou qui font tout le charme des Grands Lacs italiens » .

La fabrication d’une guitare est une aventure qui demande plus de 100 heures travail

Vincent
Vincent

« C’est un travail d’une extrême minutie. La difficulté réside dans le fait que l’on enferme tout son travail au fur et à mesure dans une boîte. Lorsque l’on a tout collé ensemble, la moindre erreur se paie cash. Il faut alors tout démonter et recommencer » !

Aujourd’hui, la guitare Parlor de Vincent est quasi prête à livrer ses premiers accords. Il reste une finition au vernis. Et après ? « J’aimerais fabriquer un modèle de guitare que je pourrais décliner dans les trois formats conventionnels ou encore – mais ça c’est une autre aventure ! – m’essayer à la construction d’une guitare Archtop (à table acoustique bombée). J’aimerais aussi travailler des essences de bois plus indigènes: l'érable, le noyer, voire pourquoi pas le chêne afin de pouvoir faire évoluer l’acoustique ».

Quoi qu’il en soit, les idées bouillonnent pour que d’autres guitares sonnent...

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