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Des réseaux hybrides pour soulager nos ressources naturelles en eau

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Faut-il nécessairement de l’eau potable pour tirer la chasse, irriguer les champs ou karcheriser les rues ? L’eau se fait plus rare à cause du réchauffement climatique. La SWDE et la SPGE sont chargées de trouver des solutions innovantes d’alimentation alternative pour épargner nos ressources. Les « réseaux hybrides » en font partie.

L’actualité est là pour nous le rappeler. Plusieurs départements français connaissent des mesures de restrictions d’eau alors que le printemps vient tout juste de commencer. En cause : la mauvaise recharge hivernale des nappes phréatiques. En cause : la sécheresse, conséquence du réchauffement climatique.

Nous n’en sommes pas encore à cette extrémité-là en Wallonie ; mais comme il vaut mieux prévenir que guérir, on se prépare à limiter la casse. Encore mieux : l’éviter ! La SWDE et la SPGE sont aux avant-postes pour étudier et tester la mise à disposition de nouvelles ressources potentielles en eau. Focus sur ces réseaux dits « hybrides » avec Frédérique, la responsable de l'équipe projet SWDE/SPGE.

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Qu’est-ce qu’un réseau d’eau hybride ?

Frédérique : Un réseau hybride est un système de distribution d'eau local et décentralisé. Il peut combiner plusieurs sources de qualité différente afin de répondre à des besoins spécifiques, qu’ils soient agricoles, industriels, voire même destinés à la consommation humaine.

Et ces sources d’approvisionnement « alternatives » sont différentes de celles que nous avons l’habitude d’exploiter

Frédérique : En effet, les réseaux hybrides ont cette capacité à diversifier les sources d'approvisionnement et à réduire les risques liés à la disponibilité de l'eau. Parmi les ressources alternatives, on trouve les eaux usées traitées par les stations d’épuration publiques, les eaux d’exhaure provenant des carrières, les eaux de nappes alluviales de faible profondeur, les eaux usées industrielles, les eaux de pluie, etc.

Cosucra : un projet de réseau hybride

Quel est l’intérêt de développer de tels réseaux en Wallonie ?

Frédérique : Compte tenu du réchauffement climatique, nous savons que la ressource en eau va devenir de plus en plus rare. Dans certaines zones, le stress hydrique pourrait même s’avérer problématique. Les réseaux hybrides permettent d'optimiser l'utilisation des différentes sources d'eau disponibles pour minimiser les coûts d'approvisionnement et maximiser la fiabilité et la sécurité de l'approvisionnement en eau.

Comme les besoins en eau varient en fonction des usages, il n’est pas toujours nécessaire de puiser dans les réseaux traditionnels de distribution d’eau pour alimenter certaines activités. Si les ménages ont besoin d’une eau de qualité potable, la qualité d’eau distribuée pour certains usages notamment liés aux besoins agricoles ou industriels peut être franchement adaptée.

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Les besoins en eau varient en fonction des usages. Il n’est pas toujours nécessaire de puiser dans les réseaux traditionnels de distribution d’eau.

Il s’agit de garantir un approvisionnement en eau d’une qualité adaptée aux besoins spécifiques, en développant des modèles qui intègrent à la fois des nouvelles ressources potentielles et une réutilisation circulaire de l’eau.

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Frédérique , Responsable Projet « Réseaux hybrides »

Au départ de ces études sur les réseaux hybrides, il y a une impulsion du gouvernement wallon ?

Frédérique : En effet, le gouvernement wallon a confié une mission exploratoire à la SWDE et à la SPGE pour mobiliser de nouvelles ressources en eau. Dans ce contexte, nous avons pris en charge la mise en œuvre de 10 cas pilotes d’utilisation circulaire de l’eau.

Le programme qui a débuté en septembre 2022 se clôturera fin 2024. L’objectif est de tester la viabilité technique et économique de chaque projet. Et de déterminer les rôles que doivent tenir les opérateurs impliqués dans le projet.

La mise en œuvre d’un réseau hybride se décline en trois phases. La première identifie les ressources alternatives disponibles. La seconde répertorie les besoins locaux, industriels, agricoles ou autres. Et la troisième compile les données pour aboutir à un réseau décentralisé.

Frédérique
Frédérique

Un exemple concret de cas à l’étude ?

A Bras, la SWDE possède une station de potabilisation qui traite les eaux de la Lhomme notamment pour alimenter la ville de Libramont. Cette station peut traiter 5.000 m³/jour, mais le permis impose des restrictions de prélèvement en cas d’étiage du cours d’eau afin de préserver la biodiversité. Une des solutions innovantes mises en avant serait de dévier, vers un espace de stockage, les eaux de la Lhomme en hiver, quand le débit est plus important. De cette manière, en limitant les prélèvements dans la rivière en été, on assure à la fois le fonctionnement optimal de la station pendant toute l’année, tout en préservant la biodiversité du cours d’eau.

Chaque goutte que nous pouvons réutiliser en est une que nous ne devons pas pomper dans le sous-sol ou les eaux de surface

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Illustration de couverture
 : Les eaux d'exhaure des carrières constituent une ressource alternative pour mettre en oeuvre un réseau hybride.

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