Sécheresse : dire que tout va bien aux médias, ce n’est pas fermer les yeux sur la surcharge de travail des équipes
- Catégorie
- Chez nous
- Temps de lecture
- 4 min de lecture
Scannez ce QR code pour lire l’article sur votre téléphone.
Vous êtes plusieurs à faire part de votre étonnement quand, à chaque période de sécheresse, la SWDE explique aux médias et à nos clients que tout est sous contrôle. Pourquoi diffusons-nous un tel message alors que la gestion de la situation par les équipes de Production et de la Distribution sur le terrain est tout, sauf une partie de plaisir ? Explications de Benoît Moulin, notre porte-parole.
Avant tout, rappelons le contexte : le printemps a été marqué par de belles journées ensoleillées et peu de pluie. En Flandre, ces conditions climatiques particulières se sont traduites par des restrictions au niveau de la distribution d’eau. Les médias du sud du pays se sont demandé pourquoi la Wallonie – et la SWDE en l’occurrence - ne réagissait pas à cet « état d’urgence ».
Le plus étonnant, c’est qu’a priori, ceux qui nous interpellent ne parviennent pas à comprendre que les situations sont différentes d’une région à l’autre. Et que de déclarer l’état d’urgence en Wallonie est souvent inutile.
Pourquoi la presse nous montre-t-elle ainsi du doigt ?
Benoît Moulin : Cela fait plusieurs années maintenant que les médias nous interpellent sur les questions de sécheresse dès qu’une période de beau temps perdure. Et chaque fois, c’est après que la Flandre ait annoncé des mesures de restriction des consommations.
Le plus frustrant, c’est quand la presse laisse sous-entendre que si la Wallonie ne réagit pas, c’est probablement à cause d’une mauvaise gestion de la situation… alors que c’est tout l’inverse !
Pourquoi certaines périodes de sécheresse affectent-elles plus la Flandre que la Wallonie ?
BM : Grâce à la nature de son sol, la Wallonie accumule les eaux de pluies dans des nappes plus grandes et plus profondes. Et là où le sous-sol ne pouvait pas jouer ce rôle de réservoir, grâce à notre relief, nous avons pu construire des barrages et créer ainsi de grandes réserves en surface. Durant les premiers mois de cette année, la recharge de nos barrages a d’ailleurs été meilleure que les années précédentes. Nous abordons donc l’été dans de très bonnes conditions.
Vu sous cet angle, c’est plutôt la bonne gestion de nos ressources hydriques qui nous permet d’éviter les crises à répétition que connait la Flandre.
Beaucoup de collègues ont le sentiment que personne ne se rend compte de leur travail, puisqu’on dit « Tout va bien à la SWDE » !
BM : Je vous rassure, la direction ou moi-même sommes bien conscients de leur travail. Comme je l’ai dit, la Wallonie bénéficie de conditions favorables en matière de ressources en eau. Mais ce n’est pas suffisant. Encore faut-il que cette eau puisse arriver en quantité suffisante chez tous nos clients … sans exception !
Et c’est là que nous avons la chance de pouvoir compter sur nos équipes de Distribution et de Production et leur connaissance du terrain ! Quand il fait chaud, les niveaux des châteaux d’eau font l’objet d’une surveillance à distance encore plus accrue. Les consommations connaissent des pics. Certains ouvrages montrent leurs limites. Pour soulager ceux qui se vident trop vite, les équipes multiplient alors les manœuvres de vannes pour établir des connexions avec les réseaux et les ouvrages qui ne rencontrent pas de problème. Au pire, il est fait appel à des camions citernes pour remplir châteaux d’eau et réservoirs.
Je comprends bien que toutes ces actions génèrent du travail supplémentaire. Et c’est pour cette raison que je profite de toute occasion pour valoriser le travail de nos collègues sur le terrain et les remercier, lorsque je m’exprime dans les médias.
Finalement, nos clients ne sont pas (ou peu) impactés en cas de stress hydrique ?
BM : Il existe encore des zones en Wallonie où la population est régulièrement confrontée à des difficultés de distribution. Malgré ces difficultés, nous évitons les interruptions de service sur le réseau. Cette qualité de service offert, une valeur importante à la SWDE, est essentiellement due au professionnalisme de nos équipes.
Et faire savoir à la presse que les choses se passent bien pour les clients de la SWDE, c’est aussi une manière de valoriser la qualité de notre travail !
Quelle est la politique à long terme de la SWDE pour pallier les périodes de manque d’eau épisodiques qui risquent de se répéter ?
BM : Gouverner, c’est prévoir ! Dit-on souvent … C’est ce que nous faisons à la SWDE en investissant pour sécuriser la distribution d’eau, gérer à distance nos ouvrages, améliorer la performance de nos réseaux, réduire les volumes non enregistrés… Nous nous donnons petit à petit plus de moyens pour affronter ces situations.