Des drones pour ausculter la face immergée de nos réservoirs ?
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Comment faire pour constater qu’une piscine se détériore ? Ben, on la vide, pardi ! On pourrait reproduire cette technique pour examiner les parois internes d’une cuve de château d’eau ! Pas sûr que les familles qu’il alimente soient ravies. Julie, Pascale et Sophie ont une solution. Elle s’appelle Rob’eau ! Voici comment elle a évolué…
Fin d’année dernière, Julie et Pascale participent toutes les deux à la seconde édition de « Nos idées ont de la valeur ». Elles appartiennent l’une et l’autre à un service différent. La première est hydrogéologue chargée de la gestion de nos ressources en eau. La seconde est responsable de la cellule chargée d’élaborer les Plans de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau. Il n’y a aucune concertation entre l’une et l’autre. Et pourtant, elles déposent exactement la même idée : le recours à un robot sous-marin pour analyser les structures en béton des réservoirs et des châteaux d’eau.
A l’issue de la première sélection des projets, le jury fusionne tout naturellement les deux idées. Pascale et Julie sont invitées à unir leurs efforts. Le duo devient même un trio puisqu’entretemps , Sophie – qui fait partie de l’équipe de Pascale – a rejoint l’aventure Rob’eau…
Dans les airs. Et sous l’eau ?
« L’idée d’un robot a germé lors d’un atelier réalisé dans le cadre des analyses de risques, explique Pascale. Nous nous sommes rendu compte que certains réservoirs plus difficilement accessibles n’avaient plus été inspectés depuis longtemps ».
Un collègue m’a interpellée. Il évoquait l’acquisition, par la SWDE, de drones aériens pour inspecter les structures externes de nos ouvrages. Pourquoi, ne ferait-elle pas la même chose avec des drones aquatiques ?
Rob’eau figure parmi les 5 projets lauréats de la saison 2 de Nos idées ont de la valeur. A ce titre, il a reçu, de la part du jury, un bon pour intégrer l’incubateur de projets innovants mis en place par la SWDE et la SPGE. Pendant plusieurs vendredis à partir du mois de mars jusqu’au 8 juin, notre trio d’associées et les autres lauréats se sont retrouvés à Villers-le-Bouillet. Feuille de route de ces journées : peaufiner leur projet, bénéficier de séances de coaching plus théoriques et acquérir de nouvelles expertises en développement de services innovants.
Au cœur de la machine à faire bouillonner les idéesQuelle solution finale ?
Durant ces séances, Sophie, Julie et Pascale sont poussées dans leurs derniers retranchements. L’idée étant de travailler selon des hypothèses à « craquer » ou à valider. « J’ai pour ma part pris conscience qu’un projet partait toujours d’hypothèses de départ, précise Julie. Et qu’au fur et à mesure, ces hypothèses sont validées ou pas. Lorsqu’une hypothèse ne l’est pas, il est nécessaire de procéder à des « pivots », des changements de direction qui orientent le projet vers autre chose. Au début, j’avais beaucoup de mal à gérer ces « pivots ». Ça me prenait énormément d’énergie, car j’avais l’impression de tout remettre en cause à chaque fois. Finalement, j’ai compris que pivoter permettait de prendre de nouvelles directions encore plus motivantes. »
Pour Sophie, ces pivots successifs ont surtout été source de quelques frustrations. « Personnellement, j’ai été frustrée par l’aspect technique de notre projet. Au départ, nous avions une vision idéalisée de l’outil qui devait comporter toute une série de batteries de technologies innovantes ».
Nous avions prévu des ultrasons, des ultraviolets, des sonars… et pour finir, on se retrouve avec un robot relativement minimaliste muni essentiellement d’une caméra
Pour Pascale, le constat est moins définitif : « Nous avons eu l’occasion de rencontrer des équipes de scientifiques. Ils nous ont rassurées sur le fait que notre projet avait du potentiel. Ils nous invité à persister, même si les solutions techniques disponibles sur le marché ne sont pas encore au point. Selon eux, il faudra encore passer par une étape de Recherche & Développement pour développer l‘outil comme nous l’avions envisagé au départ. En fait, les technologies, qui fonctionnent pour les drones aériens ne sont pas encore assez abouties pour les milieux aquatiques. Les sonars, lasers et capteurs d’ondes lumineuses qui équipent les drones subaquatiques ne permettent pas encore d’identifier avec précision des fissures dans un réservoir de béton » .
Démonstration de drones dans notre réservoir de Chôdes
Après ces 3 mois d’incubation, les comités de direction de la SPGE et de la SWDE qui composaient le jury, ont été séduits par l’état d’avancement des travaux du projet Rob’eau. L’acquisition d’un drone sous-marin pour affiner ces recherches est même envisagée.