Zone fonctionnelle : l’exemple de Charleroi
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La « zone fonctionnelle » est devenue la nouvelle référence géographique. Elle délimite le périmètre d’intervention des équipes chargées de l’exploitation et de la maintenance de nos réseaux. Le berceau de ce concept se situe dans la région de Charleroi. Retour aux origines de la réflexion…
La finalité de la collaboration entre les équipes de la Maintenance et celles de l’Exploitation consiste à faire en sorte que nos clients puissent avoir de l’eau potable et de qualité en permanence au robinet. Basique, mais fondamental pour une société de distribution d’eau ! D’une manière très schématique : les équipes de maintenance sont là pour éviter les pannes. Celles chargées de l’exploitation ont pour vocation d’optimiser le fonctionnement des installations et de gérer leurs interactions.
Lire Objectif zéro incidentParmi les métiers liés à l’Exploitation : les analystes hydraulique et télégestion. Rattaché à la Région Ouest Charleroi, Nicolas en fait partie. Sa position lui permet d’avoir une vue sur l’ensemble du réseau. Principalement les gros ouvrages : stations de pompage et châteaux d’eau. L’écran de son ordinateur lui sert un peu de tour de contrôle. Lorsqu’il reçoit une alarme sur son téléphone, c’est le signe d’une panne sur un ouvrage ou de tout autre dysfonctionnement. Grâce à la télégestion, il peut analyser, voire résoudre le problème à distance.
La pierre d’achoppement
Tout pourrait fonctionner de manière optimale si le schéma des interactions entre les différentes installations et les réseaux qu’elles alimentent était précis et à jour. En 2018, la crise de Viesville (dans la région de Charleroi) a pointé nos failles.
« Suite à cette crise, il nous a paru plus qu’opportun de regrouper et de classer toutes les informations disponibles sur nos installations, explique Valérie, responsable Exploitation Charleroi L’objectif étant de mieux comprendre toutes les interdépendances entre les différents éléments constitutifs du réseau. Nous avons confié le travail de cartographie à Nicolas. Il a effectué un véritable travail de bénédictin pour nous confectionner un schéma relativement exhaustif ».
Tout mettre à plat
Nicolas confirme : la tâche n’a pas été simple : « La grande difficulté du projet a été de mettre la main sur toutes les informations existantes. Comme chaque équipe d’intervention, voire chaque fontainier, chaque électromécanicien, disposait de ses informations personnelles, il a fallu tout mettre à plat pour en faire un ensemble cohérent. Dans un deuxième temps, nous avons vérifié l’exactitude et la cohérence de ces informations à la lumière de tous les renseignements que nous avions glanés ».
Un projet en constante évolution
Le schéma développé par Nicolas a été à l’origine d’une réflexion plus large autour de la création d’une « zone-type » où certaines constantes pourraient être reproduites sur le reste du territoire desservi par le SWDE. Le projet « zone fonctionnelle » de Charleroi voit alors le jour.
Lire La zone fonctionnelle libère les frontières entre Production et DistributionUne zone fonctionnelle devient donc un périmètre sur lequel les installations du réseau sont en étroite interconnexion. « À l’origine, la zone fonctionnelle de Charleroi était plus petite que ce qu’elle est maintenant, explique Valérie. A l’usage, nous avons constaté que certaines installations qui n’avaient pas été reprises dans le périmètre de départ dépendaient étroitement d’autres qui en faisaient partie. Elles ont donc, tout naturellement, été intégrées dans la zone de Charleroi ».
La documentation complète et fiable qui accompagne(ra) chaque zone fonctionnelle devrait mettre un terme à la « tradition orale » et ses approximations qui, trop souvent encore, conditionnent les interventions de terrain. Un plus très certainement pour davantage d’efficacité !
Un exemple carolo pour comprendre l’utilité de la démarche
Valérie évoque l’exemple du château d’eau de Courcelles : « Nous avons interrogé les équipes familières du réseau de la commune. Elles nous ont alimenté avec leurs connaissances et des informations cerainement pas exhaustives, mais basées sur l’expérience de chacun. Partant de là, nous avons assemblé le puzzle afin que toutes les pièces s’emboitent parfaitement. Maintenant, on sait que si l’on envisage des travaux à Courcelles, il faudra ouvrir telle vanne ou fermer telle autre. Toutes les informations que nous avons récoltées et recoupées nous permettront d’éviter les interruptions momentanées de fourniture en sollicitant d’autres ouvrages, dont on connait maintenant parfaitement les caractéristiques et les interactions.
En fait, nous n’avons en fait rien inventé de nouveau. Ces informations existaient déjà dans la plupart des cas. Elles devaient simplement être rassemblées, collectées et classées. Et si elles n’existaient pas encore, nous avons fait en sorte de compléter ce qui pouvait être manquant. C’est d’ailleurs ce que Nicolas et tous les collègues de l’Exploitation se sont attachés à faire durant des mois ».
L’idée a consisté à transformer les interventions au « cas par cas » en mode opératoire plus générique, basé sur des procédures et de la documentation complète.